2040 : demain, la réalité virtuelle nous rendra-t-elle plus heureux ?

Education, santé, industrie, immobilier... la réalité virtuelle est en train de bousculer de nombreux secteurs. Quelles nouvelles expériences offrira-t-elle demain ? Mélanie Peron, directrice de l’Effet Papillon, une entreprise sociale « dont l'objectif est d'améliorer la qualité de vie des personnes », s’est projetée avec nous en 2040.

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Des expériences plus vraies que nature. Si la réalité virtuelle (VR) est devenue populaire depuis plusieurs décennies, elle n’a connu sa consécration que dans le début des années 2010. Très appréciée dans le monde du gaming, elle sert aujourd’hui de nombreux secteurs en proposant des expériences immersives pour la vente d’un appartement ou des logiciels thérapeutiques au service de la médecine. C’est d’ailleurs l’un des créneaux de l’Effet Papillon, qui a développé un dispositif médical de traitement de la douleur et de l’anxiété par la VR avec sa solution « Bliss ». Mélanie Peron, la directrice, a accepté de répondre à nos questions – en se projetant en 2040 – pour nous éclairer sur ce que pourrait devenir ce marché. 

Si on se projette en mai 2040, où en est-on en matière de réalité virtuelle ?

Le matériel s’est énormément allégé et miniaturisé. Ce sont des avancées que tous les professionnels attendaient. La définition des écrans et les lunettes apportent beaucoup plus de confort et nous pouvons désormais les porter plusieurs heures d’affilée.

Pour ce qui est de l’eye tracking (enregistrement des mouvements oculaires) et de l’haptique (toucher), les avancées technologiques nous permettent de créer et de vivre des expériences dont on rêvait en 2000. Tous les secteurs professionnels ont adopté la VR.

Vous avez des exemples ?

Les sportifs peuvent l’utiliser pour se préparer à des compétitions. En médecine, les internes en chirurgie se forment aux gestes techniques en réalité virtuelle avant d’intervenir sur des patients. Dans le secteur des loisirs, les parcs d’attraction proposent des expériences « plus vraies que nature » aux visiteurs…

Dans quels domaines la réalité virtuelle s’est-elle particulièrement démocratisée ?

Dans de nombreux secteurs. Dans celui de l’éducation et de la formation, les études ont prouvé que l’apprentissage était plus efficace avec l’utilisation de la réalité virtuelle. Concernant la formation des futurs médecins, l’utilisation de la VR a permis de leur apprendre des techniques spécifiques avec l’adage « jamais sur les patients la première fois ». Les études cliniques ont également largement démontré les bénéfices de la réalité virtuelle sur la qualité de vie globale des patients, en réduisant de façon plus ou moins importante leur anxiété et leur douleur. Ces bénéfices ont un impact direct sur leur consommation médicamenteuse, leur durée d’hospitalisation et sur leur récupération.

Cette technologie est donc devenue beaucoup plus accessible ?  

Comme pour toutes les technologies, les innovations sont d’abord pensées pour un usage professionnel et industriel. Mais comparé aux années 2000, cette technologie est bien sûr devenue plus abordable. Désormais, les particuliers qui bénéficient des avancées des professionnels et peuvent s’équiper de matériel de grande qualité.

Y a-t-il un risque que la réalité virtuelle nous coupe un jour définitivement de nos interactions humaines ?

Je ne pense pas…Personnellement, j’ai toujours appréhendé la technologie comme un outil qui devait amener un plus et non remplacer. Je pense qu’une technologie dénuée de sens n’a pas d’intérêt. D’ailleurs, les crises que nous avons traversé ces dernières années nous ont rapproché les uns des autres et du sens dont nous avions besoin dans nos vies. La réalité virtuelle est un média expérientiel fort, qui nous permet d’apprendre, de créer et d’imaginer…

Parce qu’aujourd’hui se construit l’économie française de demain, Bpifrance a lancé le projet « Demain », une démarche collective de réflexion sur neuf enjeux majeurs, autour de l'économie et de l'industrie :

  • mieux se protéger
  • bâtir les territoires de demain
  • réussir la transition écologique et énergétique 

  • créer l’entreprise et le travail de demain 
  • nourrir l’humanité
  • faciliter la mobilité
  • répondre à l’épanouissement de l’individu
  • repenser la formation initiale et continue
  • vivre et vieillir en bonne santé 

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