93 % des Français sont prêts à modifier leurs habitudes pour le climat

Selon une récente enquête de la Banque européenne d’investissement, 60 % des Français sont convaincus de l’utilité de leurs efforts pour le climat et de leur capacité à engendrer le changement. 93 % d’entre eux affirment même faire des efforts pour la transition écologique... Zoom sur ces chiffres optimistes et sur leurs impacts.

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Manger local

Après la crise sanitaire, les Français sont plus que jamais prêts à déployer les efforts nécessaires pour agir favorablement sur le climat. Ils sont nombreux à être suffisamment conscients pour renoncer à certaines habitudes quotidiennes de consommation pour limiter leur impact environnemental. Alimentation, transport et tourisme… Quels sont les sacrifices dont les Français se sentent capables pour le climat ? Ces volontés de changement loin d’être anecdotiques annoncent les transformations économiques à venir sur les marchés concernés.  

Les Français privilégient les moyens de transports individuels   

Attachés à leurs vacances, les Français ne sont pourtant pas catégoriques sur leur envie de partir vers des destinations exotiques, et ce même en se projetant dans un contexte post-crise. 42 % des interrogés ont l’intention de voyager à proximité de leur lieu de résidence (dans leur région, en France ou dans un pays frontalier). Pour ces escapades de proximité, 72 % affirment privilégier un voyage en train à un voyage par avion. Plus de la moitié des Français sont même prêts à abandonner un voyage vers leur destination de rêve pour des raisons écologiques. Ces considérations confirment le développement d’un tourisme de plus en plus responsable. A la recherche de détente et de dépaysement de plus en plus de touristes cherchent un esprit camping pour leurs escapades. Les visiteurs sont de plus en plus sensibles à des valeurs environnementales, a expliqué David Letellier directeur de la chaîne touristique Slow-Village dans une interview Bpifrance. « En plus de notre clientèle traditionnelle de campeurs à laquelle nous sommes très attachés, le concept a réussi à toucher une clientèle plus jeune, plus urbaine ».  

Si certains Français sont partants pour limiter leur recours à l’avion, renoncer à avoir une voiture personnelle engendre plus de réticence. 41 % estiment que renoncer à une voiture individuelle est l’habitude la plus difficile à instaurer. Celle-ci apparaît, en effet, comme plus difficile aux Français que de renoncer à la viande, au streaming et aux achats de vêtements neufs. Il est à souligner que ces chiffres sont exacerbés par la crise sanitaire. 64 % des Français seraient enclins à éviter les transports en commun pour des considérations sanitaires. Les moyens de transport individuels, notamment la marche et le vélo, paraissent à la fois plus prudents et écologiques.  

Alimentation : le local et le végétal ont la cote  

Niveau alimentation, une tendance est identifiable. La consommation de viande tend à la décroissance. 67 % des Français affirment qu’ils ont déjà réduit leur consommation de viande, 80 % d’entre eux affirment même qu’ils ont l’intention de modifier leurs habitudes d’alimentation dans ce sens. Cette tendance annonce un marché du végétal de plus en plus large en agroalimentaire, particulièrement en ce qui concerne les produits protéinés et substituts de viandes animales. Ce choix est motivé par des considérations écologiques, mais également par des considérations de qualité. « De plus en plus de consommateurs sont prêts à acheter moins de viande mais mieux, en se dirigeant vers le bio, les viandes issues d’élevage responsables et de fermes locales etc. »nous explique Ariane Voyatzakis, experte en agroalimentaire chez Bpifrance.  

Ces tendances se complètent par une volonté de manger local et de saison. Une grande majorité de Français accordent de l’importance au circuit des aliments consommés, pour nombre d’entre eux la proximité est gage de qualité et de respect pour l’environnement. En effet, selon l’étude, 90 % d’entre eux achètent des produits de saison et 72 % évitent d’acheter des produits importés en dehors de la France. 89 % des Français interrogés ont, de même, l’intention de manger davantage local.