Agriculture verte : Green Impulse avance sur deux fronts à la fois

Comment générer des revenus lorsque son projet entrepreneurial rime avec recherche et temps long ? Green Impulse, qui développe des solutions de réduction des pesticides dans l'agriculture grâce au biocontrôle, nous donne sa réponse.

  • Temps de lecture: 2 min
Green Impulse

« Nous devenons un pure player du biocontrôle avec une techno que nous sommes les seuls à maîtriser », se réjouit Alexandre Olivaud, ingénieur agronome et cofondateur de Green Impulse, jeune startup à la croisée entre deeptech et biotech. Sa solution Sensitines cible certains champignons ou bactéries pathogènes des plantes pour les fragiliser et éviter l'essor de maladies. Mais avant qu’elle se retrouve un jour chez les agriculteurs, il faut du temps. « Passer du laboratoire ou de la serre au champ, et obtenir une autorisation de mise sur le marché (AMM), c'est cher et long ». Green Impulse reste toutefois confiante.

En 2020, la jeune pousse créée par Alexandre Olivaud et Emmanuel Pajot a été récompensée lors des concours d'innovation i-Lab et i-Nov, lui offrant reconnaissance et coup de pouce financier. En parallèle, l’entreprise deeptech a mis au point un bio-fongicide qui lui permet d’avoir des revenus en attendant de commercialiser Sensitines.

Un bio-fongicide en attendant 2025

La technologie développée par Green Impulse ne pourrait obtenir une autorisation de mise sur le marché qu’en 2025 en Europe et un peu avant aux Etats-Unis. En attendant, la startup est confrontée à la problématique récurrente des deeptech : comment générer des revenus ? « C'est pour y répondre que nous avons lancé dès 2020 un bio-fongicide, Kitaé, qui ne nécessite pas d'autorisation réglementaire supplémentaire », explique le cofondateur. Autorisé en Agriculture Biologique, Kitaé est un produit naturel, issue de co-produit d’origine marine et renouvelable, biodégradable et sans résidus pour l’environnement. Après un premier chiffre d'affaires de 100 000 € l'an passé, Green Impulse espère atteindre le million d'euros de revenus dès 2023. « Le produit a un beau potentiel et intéresse déjà les coopératives », affirme Alexandre Olivaud. Kitaé revêt un autre intérêt, et non des moindres : avec le bio-fongicide, la startup pourra proposer à terme une gamme complète incluant sa solution Sensitines et un produit de biocontrôle éprouvé.

En attendant, « il ne faut pas se leurrer, nous restons cash burn », admet Alexandre Olivaud. « Le seuil de rentabilité ne sera pas atteint avant longtemps. Dans l'agriculture et la biotech, nous raisonnons sur des périodes de cinq voire dix ans ! » Green Impulse envisage une seconde levée de fonds dès cette année. Objectif : lever plus de deux millions d'euros. Son programme de R&D est estimé aujourd'hui à près de 2,5 millions d'euros.

Green Impulse en bref : 

  • Fondée en 2019 par Alexandre Olivaud et Emmanuel Pajot
  • Basée à Angers
  • 1 million d'euros levés en 2019, notamment auprès de Bpifrance
  • 6 employés en 2021