Anticiper sa levée de fonds

Une levée de fonds, ça se prépare. Découvrez nos 5 conseils pour l'anticiper et la réussir

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5 conseils

Que ce soient les levées de fonds records de Blablacar (100 millions de dollars), de Sigfox (100 millions d'euros), ou des opérations plus modestes comme celle de Wyz Group (5 millions d’euros), de telles opérations ne se font pas sans préparation.

conseil 1

Sachant que lever des fonds implique certaines contraintes, dans le processus comme dans le résultat final, vous devez d'abord être certain qu'une telle opération correspond au projet de développement de votre entreprise. Certaines sociétés ne jurent que par l'auto-financement, un exercice qui a lui aussi ses mérites. La levée de fonds n’est donc pas obligatoire, même si les informations sur les millions engrangés par certaines entreprises vous font rêver. Lancez vous dans cette aventure à une seule condition : que cet apport soit nécessaire pour poursuivre le développement de votre entreprise (ou sa R&D) ou pour vous permettre d'aller plus vite (dans un déploiement à l'étranger, par exemple).
Et sachez combien demander. Rien de pire que de demander trop ou pas assez. Trop, vous aurez du mal à séduire - les investisseurs veulent bien prendre des risques, mais jusqu'à un certain point ! Pas assez, et vous risquez de devoir faire appel de nouveau à un apport extérieur dans un laps de temps trop court, ce qui reviendrait à diluer la part des investisseurs originels. De quoi les agacer... Ensuite, soyez stratégique. Sachez donc qu'il vaut mieux, selon l'adage, lever des fonds « lorsque vous n'en avez pas besoin ». Autrement dit, anticipez la levée de fonds, pour ne pas être en manque de liquidités et donc pris à la gorge. Cette position vous désavantage, même face aux investisseurs les mieux intentionnés.
Enfin, préparez votre levée de fonds avant même d'y penser, en particulier en ce qui concerne les statuts de votre entreprise.

conseil 2

La SAS, société par action simplifiée, est sans doute, par sa flexibilité (les statuts peuvent prévoir des conditions souples dans la gestion de la société et dans la cession de droits sociaux), celle qui permet de séduire le mieux les investisseurs lors d’une levée de fonds. De fait, la SARL (dont les parts ne peuvent être cédées à des tiers qu’avec l’accord de la majorité des représentants) est moins souple et implique un régime fiscal différent. Quelle que soit la solution que vous privilégierez, prenez l'avenir en compte, incluant une éventuelle levée de fonds, lorsque vous rédigez ou faites rédiger les statuts de votre société.

conseil 3

Le but du pacte d’actionnaires est d'organiser les futures relations entre associés et investisseurs ainsi que les prises de décision, de gérer la revente des parts et les conditions de sortie. Le pacte sert donc d’arbitre entre les parties en protégeant les intérêts de chacun. C'est un outil essentiel pour vos investisseurs à venir, au sens où il instaure la confiance, puisqu'il peut inclure une clause de préemption. Ainsi, si un associé veut céder ses parts de l’entreprise, il doit les vendre aux autres associés en priorité. Une clause d’agrément également, qui permet aux associés de se protéger en leur donnant le droit de refuser l’entrée d’un tiers dans la société, et enfin, une clause de retrait, la personne sortante ayant le droit de céder ses parts aux associés restants selon un préavis et un montant définis au préalable. Là encore, demandez conseil à un avocat et surtout, consacrez le temps nécessaire à la négociation du pacte d'actionnaires.

Hélas, il n'y a pas de méthode standard : tout dépend de la taille, du nombre d'années d'activité, du secteur...L'estimation de la valeur de l'entreprise est cependant clé, puisque de celle-ci dépendra la valeur des parts des investisseurs. Faites vous conseiller à l'avance.
 Puis, choisissez vos cibles. Et n'oubliez pas que votre choix permettra non seulement de lever des fonds, mais aussi de vous adjoindre des compétences et des réseaux pour votre affaire. Les investisseurs pourront vous conseiller sur des aspects techniques (qui vont du juridique à la stratégie) et vous feront partager leur expérience. Business angels (pour l’amorçage), sociétés de capital-investissement, entreprises : les choix, qui peuvent être multiples, sont nombreux. Mais ayez, là encore, toujours une trésorerie et une visibilité suffisantes, afin de vous permettre de gérer le processus de levée de fonds, qui peut s'étendre sur une période de 6 à 12 mois...
Une fois que vous savez auprès de qui vous voulez lever des fonds, envoyez le résumé du projet aux investisseurs ciblés, puis le business plan aux investisseurs qui se montrent intéressés. C'est la première étape. Vient ensuite celle des réunions avec ceux qui veulent en savoir plus sur votre société. Soyez prêt à répondre à leurs questions, en particulier sur les aspects financiers (perspectives de rentabilité...), juridiques ou de propriété intellectuelle de votre activité, documents à l'appui.

Conseil 5

Si vous réussissez à en séduire un ou plusieurs, vous devez ensuite vous préparez à négocier les conditions de l'opération avec les investisseurs potentiels (montant, répartition du capital, modalités du pacte d’actionnaires, gouvernance de l’entreprise, etc). Enfin, lorsqu’un accord préalable est trouvé mais avant l’accord définitif, commence le processus de due dilligence, autrement dit, les vérifications nécessaires concernant vos comptes, mais aussi les perspectives annoncées, ainsi que la personnalité de l'équipe dirigeante.
Si tout va bien, les investisseurs vous feront ensuite parvenir une lettre d'intention. A l'occasion d’une réunion, un pacte d’actionnaire sera signé et les fonds seront versés. Vous aurez réussi votre levée de fonds !