Aqemia : la rencontre entre un chercheur et une ingénieure pour développer une startup deeptech

Ingénieure de formation, Emmanuelle Martiano crée avec Maximilien Levesque, chercheur à l’ENS, Aqemia, startup deeptech spécialisée dans la recherche de médicaments basée sur une combinaison d’IA et de mécanique statistique.

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Après avoir travaillé 8 ans au sein du groupe BCG – Boston Consulting Group, pour des industriels pharmaceutique et software BtoB, Emmanuelle Martiano s’interroge sur son futur. « À ce stade de ma carrière, j’avais envie de tester l’entrepreneuriat, pour créer à partir de « rien ». Je vivais aussi le passage de la trentaine, c’était le moment d’oser mais je ne voulais pas le faire seule. » Un ami, ancien de BCG et désormais business angel d’Aqemia, lui présente en 2018 Maximilien Levesque. Ensemble, ils décident de développer Aqemia à partir des recherches de Maximilien et de son groupe à l’ENS.

« La technologie que nous avons développée permet d’inventer par ordinateur des molécules thérapeutiques candidates, sans besoin de données d’entraînement comme les autres startups d’IA. Nos algorithmes de mécanique statistique inspirés du quantique prédisent en effet rapidement et précisément l’affinité entre une molécule et une cible, et donc son efficacité potentielle sur une maladie. » Une utilité concrète qui a tout de suite séduit les laboratoires rencontrés lors de l’élaboration du business model.

1 million d’euros pour développer le produit 

L’été 2019, l’entreprise a pu réaliser une première levée de fonds d’1M€ auprès d’Elaia Partner, un fonds d’investissement renommé en Deeptech, et de business angels qui permet au duo de recruter une première équipe et de développer le produit. « On partait d’une technologie qui sortait du labo, très performante mais qu’il fallait compléter et adapter à des projets avec des industriels. » Désormais, ce produit est opérationnel et fonctionne dans le cadre de différents projets. 

Pour la suite, les entrepreneurs souhaitent aussi déployer un nouveau portefeuille de projets en interne en choisissant eux-mêmes les cibles thérapeutiques (les maladies). L’objectif est de pouvoir se concentrer sur les projets les plus prometteurs dans des Biotechs. Pour accompagner sa croissance globale, la startup recrute aujourd’hui des profils en bio-informatique structurale et en Machine Learning.

3 clés du succès selon Emmanuelle Martiano 

Clé n°1 : avoir une « bonne science », qui amène une vraie rupture de performance. L’entrepreneure précise « la technologie d’Aqemia permet des calculs d’affinité entre molécules 10 000 fois plus rapides que la solution leader du marché ».

Clé n°2 : que la science ait un marché, résolve le problème de quelqu’un. Les startups deeptech bénéficient des barrières à l’entrée liées à leur technologie mais ont parfois des difficultés à trouver leur product-market fit. 

Clé n°3 : mettre en place la bonne équipe, à savoir les bonnes compétences, le bon “fit” et fédérée autour d’une ambition et de valeurs communes. 

Deeptech Tour  

 

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