Bpifrance, banque du climat pour les entreprises, entre au capital de Zei

Zei, première plateforme d’accompagnement des entreprises dans l’amélioration et la valorisation de leurs impacts environnementaux et sociétaux, vient de lever 2 millions d’euros auprès de Bpifrance, Founders Future, Myriam Maestroni et ses investisseurs historiques. Edouard Combette et Joana Vinçon-Leite, investisseurs chez Bpifrance au sein du pôle Écotechnologies, nous éclairent sur ce tour de table.

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Un outil pour accélérer la transition écologique et sociale des entreprises. Lancée en 2016, Zei permet aux entreprises d’évaluer leur impact, d’établir et de suivre leur feuille de route ainsi que de valoriser leurs actions. Quatre ans plus tard, la plateforme a décidé d’ouvrir son capital afin d’accélérer son développement technologique et d’accompagner toujours plus d’entreprises dans leur démarche d’amélioration. Edouard Combette, directeur d’investissement et Joana Vinçon-Leite, analyste chez Bpifrance, nous en disent plus sur cet investissement.

Qu'est-ce qui vous a convaincu d'investir dans Zei ?

Edouard Combette. C’est la combinaison de plusieurs éléments. En premier lieu, bien sûr, le produit développé par la société et le marché qu’elle vise. Cette plateforme d’évaluation et de suivi de performance extra-financière des entreprises, notamment sur les sujets environnementaux, a beaucoup de potentiel et la mise en œuvre proposée par Zei nous a beaucoup séduit.
Ensuite, je dirais que l’équipe dirigeante a joué un grand rôle dans notre appréciation de la société, particulièrement son fondateur et les principaux managers qui nous ont semblé être en capacité de porter un projet ambitieux en France comme à l’international.

Joana Vinçon-Leite. Ces impressions évoquées par Edouard nous ont été confirmées par l’analyse du dossier. Zei s'adresse à tous types d’entreprises quelles que soient leur taille, leur secteur ou leur ambition en matière d’impact et de RSE. La taille de marché adressable par la société est donc très significative. De plus, l’intensité concurrentielle et le positionnement de l'entreprise sont favorables à son développement. Son business model nous semble tout à fait crédible pour atteindre une forme de rentabilité financière dans un horizon proche. Et bien sûr, ce co-investissement se fait aux côtés de Founders Future et Myriam Maestroni, des acteurs solides sur ces typologies de société. Ensemble, nous formons un groupe assez expert dans le domaine de l’impact et qui permettra, nous l’espérons, de jouer un rôle de catalyseur de croissance pour Zei.

Justement, qu’est-ce que ce trio d’investisseurs va pouvoir apporter à Zei au-delà de l’aspect financier ?

EC. Myriam Maestroni, avec son profil d’entrepreneur à succès, va pouvoir apporter son expérience de création d’entreprise dans un domaine connexe. Elle pourra partager ses réussites comme ses échecs ainsi que les écueils à éviter, sans oublier son carnet d’adresses significatif ! De notre côté, avec les représentants de Founders Future, nous allons apporter toute notre expérience accumulée en tant qu’investisseurs auprès de nos autres participations. Le large panel de situations différentes que nous avons déjà rencontrées auprès de nos participations constituent souvent des apprentissages précieux pour les entreprises investies. En général, on arrive à détecter en amont des situations qui pourraient devenir problématiques ou bien des opportunités qui pourront, si elles sont travaillées, présenter des volumes d’affaires substantiels ou des opportunités financières intéressantes pour la société.

J V-L. Pour compléter, je dirais que lorsque l’on investit, on passe un contrat moral avec l’entrepreneur. On devient de vrais partenaires sur qui se reposer, au sens engager une discussion, une réflexion qui par définition doit être bienveillante vis-à-vis de l’entreprise, dans l’intérêt pur de son développement, et cela sur tous les sujets qui peuvent apparaitre au cours de la vie de la startup : RH, de développement, de financement, etc.

Comment imaginez-vous l’avenir de Zei ?

EC. On s’attend à ce que Zei devienne l’outil de référence pour permettre aux sociétés, qui se seront engagées dans une démarche d’impact, d’évaluer et de suivre leurs performances. Comme Doctolib était évident dans la prise de rendez-vous médicaux, on espère que Zei devienne une évidence pour l’évaluation extra-financières des sociétés.

En tant qu’investisseurs, vous êtes toujours à l’affût de nouveaux projets innovants ? Quelles sont les tendances du moment et comment repérez-vous les projets qui vous correspondent ?

EC. Avec l’équipe des fonds Ecotechnologies et Ville de Demain, nous nous positionnons historiquement sur des projets vertueux dans les domaines de la mobilité, de l’agritech, de l’économie circulaire, des énergies renouvelables, de l’optimisation de la consommation énergétique, de la chimie verte, du bâtiment intelligent, etc. Or, toutes ces thématiques ont le vent en poupe. C’est d’ailleurs une évidence pour les consommateurs finaux, toujours plus sensibilisés à l’impact environnemental. On est bien sûr très à l’affut de toutes les startups qui peuvent développer des services de rupture sur ces marchés.

J V-L. Pour repérer les projets les plus prometteurs, l’équipe effectue un travail de fond extrêmement important. Pour cela, nous réalisons de la veille, utilisons des bases de données et nous rendons à différents événements. On s’appuie également sur nos partenaires habituels et bien sûr les réseaux Bpifrance en région. Tout cela créé un volume d’opportunités significatif.

Bpifrance acteur historique majeur dans les Cleantech

Au sein de la Direction Innovation de Bpifrance, le pôle Écotechnologies accompagne depuis 2012 des startups à impact dans les domaines des écotechnologies et de la ville intelligente, et leur permet d’accélérer leur croissance en finançant leur développement commercial, leur déploiement à l’international ou l’industrialisation de leur technologie. Composé notamment des fonds Ecotechnologies et Ville de Demain, ils ciblent des startups à fort potentiel de croissance dans des secteurs aussi variés que la mobilité intelligente, les énergies renouvelables, l’économie circulaire ou l’agriculture. Avec près de 300 millions d’euros sous gestion, le pôle compte aujourd’hui plus de 25 participations, dont Phenix, Zei, Ynsect, Cubyn, Sencrop ou encore McPhy Energy.