Ce qu’il faut savoir pour réussir en Inde

Avec une croissance en excellente santé, le sous-continent indien continue de susciter l’intérêt de nombreuses entreprises du monde entier. Quels sont les secteurs porteurs ? Comment mettre toutes les chances de son côté pour se lancer ? Voici quelques conseils.

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Un taux de croissance parmi les plus élevés de la planète. Désignée “destination d’investissement la plus attrayante de la planète” par un sondage EY réalisé auprès de 500 PDG en 2015, l'Inde confirme son attrait. Le cabinet international PwC l’a même baptisée « étoile montante » des économies en forte croissance.  

Selon les prévisions du FMI, le taux de croissance indien devrait atteindre 7,5 % pour l’année 2019. Une performance que l’institution explique par de récentes réformes du gouvernement, à l'instar de l’harmonisation de la fiscalité. Dotée d'une classe moyenne en pleine expansion, la sixième puissance économique mondiale a pris le chemin de la libéralisation il y a 25 ans pour ouvrir, à ce jour, la quasi-totalité de son marché aux investissements étrangers. 

Une économie indienne avant tout tirée par les services, qui représentent près des deux tiers de sa richesse nationale, devant l'agriculture, qui reste le principal employeur sur un territoire constituant la quatrième surface agricole de la planète. Reste que ce pays de tous les superlatifs, riche en complexités et en disparités, fait face à de nombreux défis : le PIB ne dépasse pas les 2 000 dollars par habitant, bien en-dessous des autres puissances émergentes. 

Transports, aéronautique, énergies renouvelables restent les secteurs les plus porteurs... 

Mais les inégalités restent criantes, l’analphabétisme encore fréquent, la participation des femmes au marché du travail toujours faible et le manque d’infrastructures y est patent. Des besoins colossaux en infrastructures qui en font en même temps une terre d’opportunités pour les entreprises étrangères, capables d’apporter des solutions innovantes, notamment en matière de transports - qu’ils soient ferroviaires, routiers, aériens ou urbains - et d’environnement, comme le traitement des eaux et des déchets, sur fond d'urbanisation galopante et de développement économique effréné. 

Et les énergies renouvelables ne sont pas en reste : l’Inde mise en particulier sur le solaire, avec un objectif ambitieux de porter sa production à 100GW installés à l’horizon 2022. Le pays a d’ailleurs cofondé, avec la France, l’Alliance solaire internationale, une coalition lancée en mars 2018 et visant à faciliter l’accès à l’énergie solaire dans les pays en développement. Autre secteur porteur, l’agro-alimentaire, qui offre de belles opportunités aux entreprises tricolores - des produits de consommation aux équipements à destination des exploitations agricoles en passant par la logistique, le stockage, la transformation, l’emballage… L’aéronautique, la défense, ainsi que l’automobile figurent également sur la liste des filières à suivre. 

… sans oublier les nouvelles technologies et le numérique 

Sans oublier les opportunités liées aux nouvelles technologies et au numérique. La digitalisation de l’économie constitue en effet l'une des priorités du gouvernement indien, à travers de nombreux programmes comme le paiement électronique et l’e-gouvernement. Le pays, qui compte désormais 500 millions d’internautes, est depuis longtemps connu pour être une place forte de services informatiques, comptant des acteurs de premier plan tels qu’Infosys, entreprise phare de Bangalore, la Silicon Valley indienne. La capitale de la tech, désignée en 2017 par le Forum économique mondial comme la ville la plus dynamique au monde, se distingue, entre autres, par ses entreprises de biotechnologies et un secteur des jeux et de l’animation en plein boom. L’accélérateur français de start-up Numa n’a d’ailleurs pas manqué d’y ouvrir un bureau… 

Et à chaque pôle d’activité, ses spécificités. Au-delà de Bangalore, les principaux poumons économiques sont les villes de New Delhi - capitale nationale -, Bombay - capitale financière et berceau de Bollywood, l’Inde étant le premier producteur mondial de films -, ainsi que Chennai (l'ancienne Madras), centrée sur l’automobile. 

« Ce n'est pas un marché que l'on peut prendre d'assaut, ni qui donne un retour sur investissement immédiat...» 

Si les opportunités paraissent gigantesques, la prudence s’impose avant de se lancer sur un marché qui ne s’improvise pas. Premier impératif : éviter le court-termisme, qui n’est pas de mise pour cette destination d’affaires exigeant plutôt de s’engager et d’investir sur la durée. « Ce n’est pas un marché que l’on peut prendre d’assaut, ni qui donne un retour sur investissement immédiat », prévient à cet égard Mathieu Jouve-Villard, conseiller du commerce extérieur de la France en Inde. Cela dit, sur le marché indien, qui n’est pas réservé qu'aux grands groupes, loin s’en faut, « on peut démarrer ‘petit’. On n’est pas obligé d’y démarrer avec d’énormes investissements », indique-t-il.