La silver économie, un marché à fort potentiel

  • 09 juin 2016
  • Temps de lecture: 2 min

Cityzen mobility ubérise le transport des personnes âgées

Le système fonctionne un peu comme le modèle d’Uber, mais il s’en différencie en proposant un service adapté aux besoins des personnes à besoins particuliers, les personnes âgées principalement. Après s’être développé en Île-de-France, Cityzen mobility s’apprête à étendre sa toile au reste du territoire.

Béatrice Breda, Guillaume Mathieu et Estelle Gire, cofondateurs de Cityzen Mobility

Cityzen mobility vient de lever 1,2 million d’euros avec le soutien de la Caisse des dépôts afin de financer son développement. Créée en 2013 par Guillaume Mathieu, Béatrice Breda et Estelle Gire, la société propose un service de transport en voiture, adapté aux personnes à besoin spécifiques, et notamment les personnes âgées. C’est après avoir travaillé sur les systèmes d’information et les nouvelles mobilités des personnes en situation de handicap chez Véolia et auprès de la Sncf, que Guillaume Mathieu imagine de devenir le Uber du secteur. « J’avais identifié un trou d’offre. Pour permettre aux personnes fragilisées de se déplacer il y a les taxis, parfois trop chers pour leur budget, les transports collectifs, très contraignants et peu accessibles pour les plus fragiles, ou les systèmes de transport à la demande des collectivités plutôt stigmatisants pour leur part », raconte Guillaume Mathieu.

L’idée est donc de proposer un service de prise en charge de la personne, depuis l’intérieur de son domicile jusqu’à sa destination finale : la place assise dans le train, la salle d’attente du médecin ou, de l’accompagner quand elle fait ses courses par exemple.

Cityzen mobility travaille avec des chauffeurs professionnels (taxis ou privés) qu’elle considère comme des « partenaires, formés aux besoins spécifiques d’accompagnement physique et cognitif des personnes âgées fragilisées ».

Trois années de R&D

Les cofondateurs de l’entreprise ont passé trois années à développer le système d’information utilisé via le web pour faire fonctionner le service, le travail ayant débuté en 2011 avec « une première version de l’entreprise ». En plus de leurs fonds propres, ils ont bénéficié durant leur phase d’amorçage de financements de Bpifrance et de Scientipôle innovation, tandis que leur siège est abrité par l’incubateur Cleantech à Paris. « Nous avons besoin d’avoir beaucoup d’infos sur les clients, pas seulement leur nom et leur numéro de carte bleue. Nous devons savoir les motifs de leurs déplacements, leur niveau de fragilité ou de dépendance, afin de leur proposer un accompagnement adapter », poursuit Guillaume Mathieu. Le système d’information développé permet d’intégrer toutes ces données et, quand c’est possible, d’optimiser le système en regroupant les passagers dans un même véhicule.

Le service de Cityzen mobility est accessible sur le site de la société, réservation et paiement se faisant en ligne. Elle dispose aussi d’un centre de relation clients qui « sécurise le transport avant, pendant et après » en vérifiant auprès du chauffeur que tout se passe comme prévu. Si bien souvent les personnes âgées ne sont pas adeptes du numérique, 30 % de la clientèle de Cityzen sont constitués de particuliers, des proches étant souvent à l’origine de la réservation. Quant aux 70 % restant, il s’agit d’associations, d’établissements hospitaliers pour l’accueil de jour, d’institutions diverses. Avec sa nouvelle levée de fonds, l’entreprise qui ne communique pas sur son chiffre d’affaires, entend bien se développer au-delà de l’Île-de-France, seule région où elle officie pour l’instant, mais certainement plus pour longtemps.