La silver économie, un marché à fort potentiel

  • 10 juin 2016
  • Temps de lecture: 2 min

Co-assist, la téléassistance nouvelle génération

La start-up créée en 2015 en Île-de-France commercialisera d’ici à la fin de l’année un bracelet-montre connecté, élégant et proposant plus de fonctionnalités que les systèmes existants. Co-assist a été lauréate du prix mondial de l’innovation en janvier.

Jean-Guérin (en haut à gauche) à côté de Pierre-Yves Champagne, tous deux entourés de l’équipe de Co-assist.©Co-assist

La téléassistance pour personnes âgées, ce n’est pas à proprement parler une nouveauté sur le marché, mais pour Pierre-Yves Champagne créateur en mars 2015 avec Jean Guérin de Co-assist, les procédés existants ont montré leurs limites. « D'une part, les bracelets ou objets connectés aujourd'hui sont assez stigmatisants et on hésite à les porter. D'autre part en cas d’urgence il faut appuyer sur un bouton et beaucoup ne sont pas en capacité de le faire. Enfin, la plupart des solutions proposées fonctionnent sur une ligne téléphonique ce qui les rend inopérants dès lors que la personne se trouve à l’extérieur, ou sur une ligne GSM avec laquelle l’autonomie de la batterie du système d’alarme est assez réduite ».

Evidemment, le bracelet-montre que Co-assist commercialisera à partir de la fin de l’année après plusieurs phases de tests, remédie à tous ces problèmes. Le design de l’objet a été travaillé de sorte qu’il n’apparaît pas pour ce qu’il est, mais comme une montre disposant d’un écran affichant l’heure, avec un bouton pour donner l’alerte. Le système sait aussi détecter automatiquement les chutes et les signaler lui-même auprès des proches contactés par téléphone par un serveur automatisé. Muni d’un GPS, il est aussi capable de suivre l’itinéraire de la personne qui le porte et de signaler sa position dès lors qu’elle s’éloigne d’un périmètre ou d’une voie déterminés. Enfin, utilisant le réseau bas débit et basse consommation Sigfox, l’objet possède une batterie autonome pendant plusieurs mois.

Accélérer pour réussir la commercialisation de l’objet

La phase de R&D, pas tout à fait terminée, a été réalisée par les co-fondateurs eux-mêmes, tous deux ingénieurs de l’Ecole Centrale Paris. Pour se financer, ils ont fait appel à la plateforme de financement participatif Ulule avec laquelle ils ont pu lever 160 000 euros. Mais ils ont aussi obtenu des aides auprès de la Fondation de la mutuelle générale qui cherche à développer des projets pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de Bpifrance, via la bourse French Tech. L’entreprise a aussi été lauréate du concours mondial de l’innovation en janvier dernier, obtenant ainsi 200 000 euros dans le cadre des investissements d’avenir.

Mais le développement de sa technologie ne constitue qu’une première étape. « Le gros challenge c’est celui de la distribution, c’est de parler directement aux personnes âgées. Nous essayons de les toucher grâce à des partenariats avec des mutuelles, des sociétés de services à la personne, des prescripteurs comme les pharmaciens, les médecins ou les infirmières à domicile », poursuit Pierre-Yves Champagne.  Co-assist souhaite donner un coup d’accélérateur pour réussir la phase de commercialisation. Une seconde levée de fonds est en cours de préparation.