Comment Biolie valorise les déchets pour fabriquer des ingrédients cosmétiques et nutraceutiques

La startup Biolie, spécialiste de l’extraction enzymatique, valorise les coproduits de l’industrie agricole, agroalimentaire et forestière pour développer des actifs propres utilisés en cosmétique et pour les compléments alimentaires.

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Des rafles de maïs pour élaborer un produit cosmétique aux propriétés cicatrisantes, des résidus de salades pour fabriquer un produit anti-vergetures mais aussi les aiguilles du sapin de Noël de la place Stanislas à Nancy comme base pour des compléments alimentaires minceur. Après avoir accompagné des startups au sein de l’Incubateur lorrain, Nicolas Attenot décide de franchir le cap de l’entrepreneuriat en s’associant à Lionel Muniglia et Guillaume Ricochon, deux chercheurs de Nancy pour cofonder Biolie en 2012. La startup nancéenne Biolie valorise les coproduits agricoles, agroalimentaires et forestiers en traitant tout type de matière première végétale pour développer des actifs propres utilisés en cosmétique et pour les compléments alimentaires.

Une société innovante reconnue sur le marché de la greentech

L’aventure commence avec l’élaboration d’un système d’extraction enzymatique, un procédé d’extraction végétale propre. « L’idée était d’exploiter cette technologie brevetée pour la mettre à disposition des industriels », explique Nicolas Attenot. Cette technologie vise à avoir un impact environnemental minimal en répondant aux principes de la chimie verte. “Nous avons eu l’idée de valoriser les déchets provenant de l’industrie, ce qui présente un double intérêt environnemental et économique”. Biolie libère tout ce qu’il y a dans la matrice afin d’obtenir des extraits huileux et aqueux, ainsi qu’un résidu solide appelé tourteau. Celui de la salade est, par exemple, envoyé en méthanisation pour en faire du biogaz. Afin de limiter le transport vers les plateformes de méthanisation partenaires, la startup vient d’installer une station de compostage pour valoriser ses tourteaux. “Nous souhaitions travailler en local et en circuit court” affirme le président.

Un acteur de l’économie circulaire

L’objectif de la startup : favoriser l’économie circulaire. « C’est une notion de plus en plus à la mode en cosmétique”, souligne-t-il. Mais cette tendance n’en fait pas une généralité. « La bioéconomie est un secteur en devenir mais un grand nombre de freins réglementaires empêchent son développement. Les changements passeront par des soutiens politiques pour faire bouger les lignes », insiste-t-il. Biolie, s’est faite un nom à l’international. Déjà présente au Canada, la startup souhaite devenir un acteur de référence de la greentech dans le monde en installant la technologie là où il y a la ressource et en multipliant ses collaborations notamment en Amérique du Sud, en Afrique et en Australie. En France, l’entreprise souhaite poursuivre ses efforts d’intensification commerciale et ainsi vendre et étoffer son catalogue de produits.

Chiffres clés :

- Création : 2012 

- 300 matières premières travaillées 

- 25 produits 

- 6 brevets  

- 33,3 % de l’activité à l’export en 2019