Comment la robotisation bouleverse l'organisation des entreprises

Pour être compétitifs face à la concurrence internationale, les industriels ont progressivement basculé vers la robotisation de leurs usines. Non sans conséquences.

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Quel est le point commun entre la nouvelle usine de Figeac Aéro, dans le Lot, et celle, déjà opérationnelle, du groupe Bosch dans l’Aveyron ?
La première sera dédiée à la production de pièces de moteur de nouvelle génération pour l’aéronautique. La seconde dispose d’une nouvelle ligne de production réservée à des bougies de préchauffage pour moteur diesel à destination des constructeurs automobiles... Elles partagent pourtant une ambition commune : celle de l’excellence industrielle. Et pour y arriver, elles font notamment le pari de la robotisation au service de la productivité.

Figeac Aéro a investi 35 millions d’euros pour son projet. « L’usine du futur que nous sommes en train de créer va utiliser les meilleures technologies pour produire des pièces dans des temps records, explique Jean-Claude Maillard, le patron de Figeac Aéro, qui emploie plus de 1 300 salariés en France. Nous disposerons de dix machines d’usinage en ligne automatisées. Avec des robots, la chaîne réalisera le chargement du métal, le polissage des pièces, le lavage et le contrôle des écarts de dimension ». Le groupe lotois a pour objectif de devenir un leader mondial de la sous-traitance aéronautique pour la fourniture de pièces métalliques complexes et la réalisation de sous-ensembles. « Cette usine fonctionnera avec une quarantaine de salariés, là où il en aurait fallu 120 avec un processus de fabrication classique », ajoute le fondateur. Ce qui n’est pas sans conséquence sur l’organisation du travail dans l’entreprise : « L'ère de la robotisation demande des profils plus généralistes, souligne Jean-Claude Maillard. Il nous faudra former le personnel en poste et les nouveaux arrivants à cette évolution ». Ainsi, la robotisation de l'usinage bouleverse le métier de technicien d'usinage. Certaines tâches, souvent pénibles, sont désormais effectuées par un robot. Quant au salarié, il peut ainsi réaliser les pièces dans le respect de la qualité, des délais et des coûts. Ce qui implique un travail de programmation sur des machines complexes pour répondre à la montée en cadence.

Des économies à la clé

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L’aéronautique n’est pas l’unique industrie en mutation. A Rodez, dans l’Aveyron, le groupe Bosch a investi 185 millions d’euros sur ces huit dernières années pour moderniser son site de production. « Ces investissements nous donnent l'occasion de nous adapter aux besoins du marché en fabriquant des produits de nouvelle génération permettant l’amélioration de la performance des moteurs, explique Olivier Pasquesoone, directeur d’une usine qui emploie actuellement 1 600 personnes. Nous sommes le premier employeur privé de l’Aveyron ». La robotisation est source d’excellence mais également d’économies : « Les pièces sorties de notre production sont ensuite livrées sur un autre site Bosch pour l’assemblage final ou directement chez nos clients, détaille Olivier Pasquesoone. L’intérêt des connexions dans une chaîne de production permet une information en temps réel, qui facilite le pilotage et l'optimisation des interventions ». A terme, l’usine devrait permettre d'économiser 40 % sur le coût de certaines pièces et de faire baisser les pannes de 60 %. De quoi justifier pour un groupe allemand le maintien de ce site de production dans l’Hexagone...