Covid-19 : Bpifrance lance « un pont aérien de cash vers les entreprises »

  • Temps de lecture: 2-3 min

Coronavirus: tous les secteurs d’activité participent à l’effort collectif

Face à la pandémie de Covid-19, les entreprises françaises mettent leur production habituelle entre parenthèses pour offrir biens et services au personnel soignant et aux travailleurs.

La France vit une situation inédite. Bien que le moment traversé par le pays soit difficile, un constat incite à l’optimisme : la solidarité des entreprises françaises. Dans tous les secteurs d’activités, de nombreux acteurs font le maximum pour soutenir le personnel soignant en réorientant leur production au détriment de leur activité habituelle.

L’industrie se mobilise pour fabriquer 10 000 respirateurs

En déplacement chez le fabricant de masques Kolmi-Hopen près d’Angers, Emmanuel Macron a officialisé la création d’un consortium mené par Air Liquide et complété par PSA, Valeo et Schneider Electric pour fabriquer 10 000 respirateurs d’ici mi-mai. 8 500 modèles Osiris et 1 500 modèles T60 seront créés dans les locaux d’Air Liquide à Antony (Hauts-de-Seine) et sur un site PSA à Poissy.

« Près de 100 fournisseurs assureront l’approvisionnement des 300 composants qui constituent les respirateurs. Les experts achats d’Air Liquide Medical Systems travaillent en binômes avec les experts dédiés par les autres partenaires pour chaque domaine (mécanique et électronique) afin de sécuriser ces approvisionnements », détaille Air Liquide dans un communiqué. L’entreprise s’est engagée à fournir les respirateurs à prix coûtant.

Le secteur automobile propose ses services gratuitement

L’industrie automobile a également décidé de se mobiliser pour venir en aide au corps médical. Dans le Nord, l’entreprise Verbaere a mis en place un service gratuit de prêt de véhicules. Une décision prise en réponse à l’appel de nombreuses infirmières libérales à Maubeuge et à Lomme. Même choix pour le groupe Thivolle, qui met sa flotte de véhicules à disposition du personnel soignant et des antennes des Restos du Cœur. L’entreprise a aussi participé à un don de gants pour l’Association de Soins et Services à Domicile d’Autun (Assad).

De son côté, le groupe ADA a signé un partenariat avec l’AP-HP et mis ses utilitaires à disposition pour réapprovisionner les hôpitaux franciliens en matériel médical. Toujours en Île-de-France, Lungta, service de coursier écologique, propose sa flotte de véhicules électriques aux hôpitaux pour le transport de matériel et de sang.

Grâce à iDGarages, les garagistes peuvent prêter leurs véhicules de courtoisie ou offrir du matériel de protection comme des masques ou des gants. La plateforme s’occupe elle-même de faire le lien avec les établissements médicaux locaux.

Fabrication de masques : l’industrie du textile sur le pont

L’industrie textile aussi fait preuve de solidarité pendant la crise. Certains acteurs ont réorienté leur production afin de fournir de précieux masques aux soignants et aux professionnels exposés. Eminence, société de lingerie basée dans le Gard, tourne à plein régime pour créer des masques en tissus lavables et réutilisables jusqu’à 25 fois. Les produits, destinés à l’armée et à la police, ont été validés par la DGA (Direction générale de l’armement). Les pompiers de l’Hérault ont déjà prévu de les utiliser.

Dans la Loire, les Tissages de Charlieu est passé de la confection de tissus jacquard à celle de masques en tissus. « Nos masques sont une alternative à la pénurie ou aux protections réalisées soi-même, mais ils ne se substituent pas aux masques normalisés » peut-on lire sur le site de l’entreprise. 150 000 masques sortent quotidiennement de l’usine des Tissages de Charlieu.

Du parfum au gel hydroalcoolique

Certaines parfumeries, elles, pourvoient les hôpitaux en gel hydroalcoolique. Près de Toulouse, la parfumerie Berdoues en produit une tonne par jour pour tous les hôpitaux de la région Occitanie. « Nous avons mis la production en place en 48 heures parce que nous avions à la fois la connaissance des procédures mais également le stock des matières premières utiles à la fabrication du gel hydroalcoolique et nous avions également des flaconnages », explique Sophie Berdoues-Coudouy dans des propos relayés par Franceinfo.

Près de Cannes, Franck Bouis, à la tête de l’entreprise familiale Jean Bouis fabrique également du gel hydroalcoolique. A une différence près : il le fait seul. « Parmi mes collaborateurs, il y a une femme enceinte, des mamans, une personne bientôt à la retraite, une autre qui doit prendre plusieurs bus pour venir, un couple. Je dois les protéger », confie le dirigeant au Journal des Entreprises. Les produits sont mis gratuitement à disposition du personnel de santé.