Cuba, un marché prometteur pour les PME

Depuis 2014, Cuba s'ouvre aux investissements étrangers. Construction, hôtellerie, agroalimentaire... il reste des places à prendre, en particulier pour les petites entreprises françaises !

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Cuba

« Nos vemos en la Habana » : la phrase est du président Obama, qui a effectué une visite - historique - sur l'île, du 20 au 22 mars 2016. Si les entreprises américaines espèrent bien tirer leur épingle du jeu diplomatique, les françaises ne devraient pas être en reste. D'ailleurs, certaines travaillent déjà place, et depuis plusieurs années.

C'est le cas d'Industrie Bois, basée dans l’Orne, qui exporte des structures et tuiles en bois depuis cinq ans. Elle y réalise chaque année un chiffre d’affaires de l'ordre d'1 million d’euros (équivalent à 75 % de ses ventes). Et si, comme l'a dit Pierre-Georges Hervé, pdg d'Industrie Bois, lors d'une table ronde au Sénat, « Cuba est un pays très exigeant, il respecte le savoir-faire. C'est pourquoi les PME françaises disposant de savoir-faire ont un avenir prometteur à Cuba. » Il reste en effet beaucoup à faire dans le pays, après des décennies de sous-investissement, sans oublier des ouragans ravageurs, qui ont endommagé infrastructures et équipements publics. Selon certaines estimations, près de 600 000 logements sont à construire.

Tourisme, mais aussi industrie

Au-delà de la construction, le tourisme, en plein essor, surtout depuis le récent réchauffement des relations avec les États-Unis, devrait connaître une forte expansion. Quelque 10 millions de visiteurs sont attendus tous les ans d’ici à cinq ans. Quelque 150 000 chambres devront disponibles avant 2025. Ce qui signifie, dans les deux cas, des besoins aussi variés que du câblage, des plaques de plâtre ou des baignoires... Enfin, depuis 2014, le gouvernement cubain a lancé un programme ouvert aux investisseurs étrangers, qui comprend 246 projets dans des secteurs tels que la biotechnologie, l’agroalimentaire ou encore l’industrie pharmaceutique et les énergies renouvelables. Là encore, les PME françaises, connues pour leurs innovations dans ces secteurs, pourraient en profiter.

A noter

  • Euler Hermes maintient la note de Cuba à D4 (risque élevé) : autant dire que le risque de défaut de paiement de la part des entreprises cubaines reste élevé à court terme, même si Pierre-Georges Hervé estime que « Cuba paie correctement ses fournisseurs. »
  • Si Cuba compte 11 millions d'habitants qui ont été privés de presque tout pendant des années, leur pouvoir d'achat reste faible (le salaire moyen équivaut à 20 dollars par mois), même s'il est en partie compensé par les envois d'argent des émigrés cubains (estimés à plus de 2 milliards de dollars par an).
  • La concurrence pourrait être rude. De la part des entreprises américaines à l'avenir, évidemment, mais, aussi, dès aujourd'hui, de la part des entreprises chinoises, brésiliennes et espagnol déjà sur place. Mais Industrie Bois, qui dispose d'une représentation sur l'île, « peut facilement aider d'autres entreprises à pénétrer le marché », précise son pdg.