TOUS en rêve général

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David Soulard, Gautier : l’entrepreneur qui n’a jamais cessé de rêver

David Soulard est le directeur général de Gautier. Créée en 1960 par son oncle, Patrice Gautier, l’entreprise spécialisée à l’origine dans la chambre pour enfant a su traverser les crises et se transformer pour devenir une référence européenne du meuble contemporain.

Comme toute sa famille, David Soulard a l’entrepreneuriat « dans le sang ». Depuis bientôt 10 ans, il poursuit le travail entamé par son oncle et son père avant lui pour transformer Gautier, le fabricant de meubles pour enfants, en producteur de meubles contemporains pour la maison. Mais avant d’en arriver là, toute la famille a dû se battre et « se mettre en rêve général » pour faire vivre l’entreprise.

Bpifrance : Cette année, Gautier va fêter ses 60 ans. Comment a démarré cette aventure entrepreneuriale ?

David Soulard : C’est Patrice Gautier, mon oncle, qui a fondé l’entreprise avec mon père en 1960. Il a eu l’idée, un peu folle à l’époque, d’élargir la gamme de produits de son père qui était ébéniste et de créer des meubles pour les enfants.
L’entreprise a bénéficié du baby-boom et des années de grande consommation et d’équipement jusque dans les années 80.

B. C’est justement dans les années 80 que vous êtes passé du rêve au cauchemar.

DS : On peut dire ça, oui. Mon oncle s’était lourdement endetté pour racheter des entreprises. Gautier, à ce moment-là, employait près de 2 000 personnes dans le monde. On avait des usines de chaises, de cuisines, mais aussi des usines de bois en Afrique, de meubles en kit au Canada… Mais quand le 1er choc pétrolier a éclaté, la consommation française s’est effondrée. Acculé par les dettes, mon oncle a dû jeter l’éponge en 1985, sans un sou en poche.

B : La fin d’un rêve, quoi !

DS : Complètement. Enfin, c’est ce qu’on pensait à ce moment-là. L’entreprise a été rachetée par Séribo. Seul mon père, alors directeur commercial, est resté à son poste. Avec le temps, Gautier s’est développée et mon père est devenu directeur général de l’entreprise. Mais en 1999, nouveau coup de massue. Séribo a mis fin à son mandat. C’est le début d’une grève unique. L’ensemble des salariés a arrêté le travail pendant 10 jours pour récupérer leur patron. C’était du jamais vu !

B : C’est à ce moment-là que vous vous êtes remis à rêver ? 

DS : Tout à fait ! Mon père a entamé des négociations pour reprendre l’entreprise familiale. On a eu 6 mois pour trouver 128 millions d’euros. On ne les avait pas, et à l’époque Bpifrance n’existait pas. Mais on avait Gautier dans le sang.
On s’est fait aider par la famille, les amis, des entreprises de la région comme Sodebo pour constituer un capital de rachat.

B : Vous rêvez de quoi pour l’avenir de Gautier ?

DS : Avec mes frères et sœurs on veut simplement poursuivre le travail de diversification et de transformation entamé par notre père et faire vivre les 800 personnes qui travaillent avec nous. On est aussi porté par une vraie volonté de défendre le Made in France, ce qui était encore ringard il y a quelques années. C’est d’ailleurs pour ça que nous sommes ambassadeurs de La French Fab en Pays de la Loire.

Gautier :

 

  • Date de création : 1960 
  • Effectif : 800 personnes 
  • Un réseau de 120 magasins en France et dans le monde 
  • Membre de La French Fab