De la « data » à l’appui de la mobilité urbaine à vélo

Mettre les mathématiques au service de la mobilité urbaine. C'est le métier de Qucit, start-up bordelaise créée en 2014, qui a mis en place un outil d’analyse et de prédiction à partir des données récupérées dans les villes disposant de vélos en libre-service.

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D.R

(photo : © D.R)

Alors qu’en 2010, le Vcub (déclinaison du Vélib parisien) est lancé à Bordeaux, Raphaël Cherrier, enseignant-chercheur en mécanique des fluides aux Arts et Métiers de Bordeaux, est séduit par ce moyen de transport. Mais il est très vite confronté aux stations vides ou, au contraire, pleines, rendant impossible d’y déposer son vélo. Lui vient alors l’idée de mettre les données récupérées par les villes au service d’un outil d’analyse et de prédiction de la mobilité urbaine à vélo. Un outil adopté par Keolis Bordeaux, gestionnaire du réseau TBC (tramways, bus, navettes fluviales et Vcub) de Bordeaux Métropole, qui, dès 2011, fournit les premiers jeux de données à la start-up, aujourd’hui composée de 6 personnes.

Start-up lauréate du Concours mondial de l’innovation

« A partir des données d'une centaine de villes dans le monde qui mettent des vélos en libre-service, nous sommes capables de comprendre et de modéliser les déplacements urbains », assure Raphaël Cherrier. Les prévisions à 12 heures (taux de fiabilité à 89 %) sont utiles tant aux usagers des vélos qu’aux gestionnaires de ces services. Grâce à l’application pour smartphones La Bonne Station, développée par l’agence digitale parisienne Unami, les premiers peuvent savoir si leur station dispose de vélos ou de places libres, et les seconds l’utilisent dans leur choix d’investissements, de créations de stations, ou pour voir la complémentarité de l’offre vélo par rapport à l’ensemble du réseau de transports en commun, l’implantation de stations de tramway, d’arrêts de bus…

Aujourd’hui, Qucit rêve d’aller plus loin que le marché du vélo en libre-service. Un rêve qui pourrait se réaliser grâce au Concours mondial de l’innovation, qui a primé la start-up en 2014, avec à la clé 200 000 euros. Elle compte utiliser les fonds pour financer sa R&D.