Decathlon recrute par le sport

Foot, mais aussi Frisbee, balle au prisonnier et jeu du béret sont à l'honneur dans les sessions collectives de recrutement. Une façon, pour l'enseigne, d'être en cohérence avec ses activités, mais surtout d'évaluer le savoir-être des candidats.

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« Viens en short à l'entretien d'embauche ! » : le conseil a de quoi surprendre... Mais chez Decathlon, rien n’est fait comme ailleurs. Par exemple, le CV compte peu… « Nous le prenons à l'envers, en regardant d'abord la dernière ligne, celle qui porte sur les loisirs et les hobbies. Et désormais, certains de nos magasins, notamment à Lyon, refusent carrément les CV », indique Kamel Medjabra, responsable de la Communication Humaine chez Decathlon et chargé d'organiser le recrutement. 

Si Decathlon organise des sessions collectives de recrutement à base de foot, de Frisbee, de jeu du béret et de balle au prisonnier depuis plusieurs années, ce n'est pas uniquement parce que l'enseigne spécialisée dans la conception et la vente d'articles de sport a besoin de sportifs dans ses activités. « En plus de la cohérence avec notre marque, nous voyons une vraie valeur ajoutée dans ce mode de recrutement, précise Kamel Medjabra. C'est une façon de mettre à l'aise les candidats, qui pourront, au naturel, mieux faire valoir leurs compétences personnelles ». La méthode permet également à Decathlon d'établir « une relation plus équilibrée » entre employeur et candidats, face à la pénurie de talents constatée par de nombreuses entreprises.

« Nous recrutons avant tout des personnalités »

Organisées sur une journée, les sessions de recrutement collectives, qui regroupent en général une douzaine de candidats, commencent donc par un match, une compétition ou des jeux de notre enfance. Les recruteurs internes observent les interactions entre les joueurs, la façon dont ils se comportent face à l'adversité, à l'échec, à la victoire. Autrement dit, les enjeux de la vie d’une entreprise. Le but ? Détecter ceux qui seront leaders dans les équipes de ventes ou ceux qui sauront réfléchir à la conception d'un nouveau produit. Tous ceux, en somme, qui pourront s'épanouir dans l'un des 350 métiers que propose l'enseigne. Car au-delà des compétences, c'est bien le savoir-être qui importe à l'entreprise. « Nous recrutons avant tout des personnalités », souligne à cet égard Kamel Medjabra. 

En outre, « nous offrons une expérience qui nous différencie et favorise notre 'marque employeur',  et nous gagnons du temps », ajoute-t-il. Les séances collectives sont suivies d'un entretien individuel ou parfois de deux, « mais à la fin de la journée, à l'issue d'un débriefing avec les recruteurs sur les exercices du matin et les entretiens de l'après-midi, nous donnons une réponse, positive ou négative, à chacun. C'est aussi une façon de montrer notre respect envers les candidats qui ont pris la peine de venir jusqu'à nous », conclut le spécialiste RH.