Deepsense souhaite démocratiser l’authentification faciale dans le monde entier

La startup spécialisée dans la biométrie faciale a conçu une technologie capable d’être utilisée sur n’importe quel support et facile à utiliser. Tandis que la biométrie faciale prend de plus en plus de place dans notre quotidien, Yassine Mountacif, fondateur de Deepsense, nous en dit plus sur cette technologie.

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deepsense

Déverrouiller son smartphone en un regard, ou encore ouvrir son application bancaire. La biométrie faciale entre dans nos vies et suscite quelques interrogations sur son fonctionnement et son degré de sécurité. La startup Deepsense a développé une solution d’authentification faciale sécurisée à destination des marchés financiers, facile à utiliser. Yassine Mountacif, son fondateur, nous explique le potentiel autour de cette technologie. 

Bpifrance : C’est quoi la reconnaissance faciale ? 

Yassine Mountacif : La reconnaissance faciale est un terme assez large qui recouvre deux grands domaines : l’identification et l’authentification. Le premier consiste à comparer une personne avec un ensemble de photos dans une base de données Cette technique est principalement utilisée par des caméras de surveillance comme dans les aéroports par exemple. L’idée est d’identifier une personne au milieu d’une foule. De son côté l’authentification faciale consiste à vérifier l’identité d’une personne grâce à son visage et une photo de référence . On retrouve cette méthode notamment pour déverrouiller son smartphone ou sur certaines applications bancaires. Chez Deepsense, nous sommes spécialisés dans l’authentification.  

B : Quel secteur ciblez-vous avec votre solution ? 

YM : On s’adresse en premier lieu aux services financiers (banques, assurances, garanties) et aux opérateurs mobiles qui traitent des données sensibles lors d’un processus d’entrée en relation client. Mais notre solution est valable pour de nombreux cas d’usages notamment pour les marketplaces ou encore dans l’économie circulaire. Notre technologie, passive et sans friction pour l’utilisateur, répond à l’urgence actuelle de sécuriser et de simplifier l’accès au monde digital. De plus, elle est compatible avec n’importe quel type d’appareil : pas besoin d’avoir le dernier smartphone pour en bénéficier. Elle fonctionne aussi bien sur ordinateur, tablette ou téléphone, quel que soit la caméra. Cette spécificité nous permet de pénétrer un marché large et international.

B : Pensez-vous que la reconnaissance faciale va se démocratiser dans les prochaines années ?

YM : La reconnaissance faciale permet de faire le pont entre le monde physique et le monde numérique. Elle peut s’intégrer à beaucoup de domaines comme les marketplaces, le paiement, la signature électronique… Elle apporte également un degré de sécurité supplémentaire. Elle permet de certifier que c’est bien la bonne personne qui remplit un document en ligne ou signe à distance. La biométrie est amenée à bien se développer car on parle d’attribut physiologique. C’est quelque chose d’unique à chacun. C’est plus « safe » que n’importe quel mot de passe et ça facilite l’expérience utilisateur. 

B : Y-a-t-il des risques concernant la protection des données ?

YM : En tant que solution française, nous mettons un point d’honneur au respect des critères de la RGPD et de la CNIL, ainsi qu’aux règlementations spécifiques à la France à ce sujet. C’est important d’être « tamponné » par les autorités. De plus, nous avons obtenu des certifications pour appuyer la robustesse de notre solution. Les marchés que nous visons ont besoin d’avoir une garantie sur la sécurité de la solution et des données liées. 

B : L’émergence des deepfake risque-t-elle de fragiliser la reconnaissance faciale ?

YM : Il y a très peu de cyberattaques de ce genre pour l’instant, mais elles se développent et nos équipes travaillent dessus pour éviter la moindre fraude. Les attaques les plus courantes aujourd’hui sont l’usurpation d’identité en utilisant une photo ou encore en utilisant des masques en silicone. Nous avons confectionné notre produit en anticipant ces attaques. Après avoir authentifié l’utilisateur comme étant la bonne personne notre solution vérifie que celle-ci est bien réelle. Cette double vérification permet d’éviter toute fraude. Elle s’appuie sur les algorithmes d’authentification biométrique développés en interne par notre équipe R&D et sur une technologie qui permet de détecter le pouls de la personne pour s’assurer que ce n’est pas une attaque. L’idée est vraiment de proposer un outil très complexe et innovant avec un usage très simple. 

B : Vous avez levé 3 millions d’euros en décembre 2020, à quoi vont vous servir ces fonds ?

YM : Nous souhaitons diffuser notre solution à l’international, sans oublier les pays émergents. Aujourd’hui, certains outils de biométrie faciale sont conçus de telle sorte qu’ils fonctionnent davantage avec les populations occidentales. Nous mettons un point d’honneur à ce que notre solution soit universelle, tant sur le plan géographique (pour tous les utilisateurs) que sur le plan fonctionnel (sur tous les appareils). Nous avons pour ambition également de concevoir de nouvelles fonctionnalités dans les prochains mois grâce à un travail permanent sur l’évolution de nos algorithmes de biométrie faciale. La modularité de Deepsense répond aux besoins spécifiques de chaque cas client.