D’étudiante modèle au Liban à PDG d’une pépite deeptech en France, le parcours exemplaire de Joanne Kanaan

Joanne Kanaan, co-fondatrice et PDG de la startup deeptech Omini spécialisée dans le développement des tests sanguins portables, était présente sur la scène du Bang lors de la 7e édition de Big pour nous partager son parcours et sa vision de la conquête.
 

  • Temps de lecture: 2 min
Joanne Kanaan

« Je viens d’un pays où l’excellence, l’acharnement et le dévouement sont des clés de réussite. », clame Joanne Kanaan. Née au Liban, la jeune femme se définit comme accro au travail, ambitieuse, acharnée et cherchant l’excellence dans tout ce qu’elle fait. La création d’Omini en 2019, avec Anna Shirinskaya, marque l’aboutissement de cet esprit de conquête

La startup deeptech développe une nouvelle génération de dispositifs portables et connectés pour le suivi de maladies chroniques. « Nous utilisons une technologie brevetée, sur laquelle Anna Shirinskaya a travaillé pendant sa thèse, qui permet de mesurer, à partir d’un prélèvement de sang sur le bout du doigt, plusieurs marqueurs sanguins de manière simultanée afin de suivre l’état de santé du patient. », explique la dirigeante. L’idée à l’origine de cette innovation de rupture est de partager ces mesures de manière plus récurrente au médecin traitant. « Aujourd’hui, on s’intéresse particulièrement à l’insuffisance cardiaque. On souhaite avertir le médecin de la dégradation de l’état de santé du patient pour qu’il puisse agir, modifier le traitement et éviter son hospitalisation et préserver sa qualité de vie », complète-t-elle. 

A la conquête du bien-être 

Retour quelques années en arrière, de l’autre côté de la Méditerranée. Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, Joanne Kanaan se concentre sur ses études. « Je passais mes journées à étudier, mes soirées à enseigner pour m’assurer un revenu et mes nuits à réviser pour réussir mes examens, assurer ma première place et sécuriser une bourse d’excellence ». Malgré un premier burn-out à l’âge de 19 ans, elle ne baisse pas les bras. « Je ne savais pas faire autrement », explique-t-elle. Après l’obtention d’un master de biochimie et biologie moléculaire, elle s’envole pour la France pour préparer son doctorat. Si la séparation avec sa famille est difficile à vivre, entre stages, travaux de thèse et publications, Joanne Kanaan se crée rapidement une nouvelle vie. « En France, j’ai découvert une nouvelle culture qui m’a appris que même si on travaille très dur, on a le devoir de prendre soin de soi ».
  
Après avoir appris à lâcher prise, la chercheuse entre dans un programme de sensibilisation à l’entrepreneuriat dans la deeptech. C’est une révélation. Elle y rencontre celle qui deviendra son associée, la chercheuse en bioélectronique Anna Shirinskaya. Ensemble, elles passent du statut de chercheuse à celui de dirigeante, apprennent à recruter et gérer une équipe et partent à la conquête du marché de la santé. « J’ai utilisé la rigueur et l’intuition du chercheur pour prendre des décisions rapides mais informées pour l’entreprise », raconte-t-elle. Mais si cette première conquête est « houleuse », elle se lance tout de même en parallèle dans un nouveau chapitre de sa vie : « Depuis 6 mois je suis aussi maman. Grâce à ce nouveau rôle, j’ai acquis de nouvelles compétences, telles que la gestion du temps, des urgences et des priorités ». 
D’expatrié à chercheuse, en passant par entrepreneure et maman, « sans jamais rien sacrifier », Joanne Kanaan souhaite désormais proposer un nouveau modèle aux femmes : « Les entrepreneurs, dans leur soif de conquête, sont en mesure de conquérir de nouveaux modes de travail qui assurent à la fois la réussite de leurs entreprises, le bien-être de leurs salariés et d’eux-mêmes », conclut-elle.