e-Odyn surfe sur le big data maritime

La start-up brestoise a conçu un algorithme permettant de calculer les courants océaniques à partir des données de géo-localisation transmises par les navires. Une technologie innovante que la jeune pousse développe désormais pour mesurer aussi le vent en temps réel.

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Traquer en temps réel les courants marins de surface grâce à l’analyse de données massives : le concept, révolutionnaire, est né à Brest, ou plus précisément à Plouzané, où la start-up e-Odyn  a conçu un algorithme baptisé e-Motion. Capable d’analyser des informations relatives à la position de navires issues du système international AIS (Automatic Identification System), il mesure la dynamique océanique et les courants de surface, partout où il y a du trafic maritime.

Une technologie de rupture

« Jusqu’à présent, le seul moyen d’obtenir des informations sur les courants marins, sur toute la planète, était d’utiliser des satellites altimétriques », indique Yann Guichoux, fondateur d’e-Odyn et ingénieur spécialisé en traitement de l’information et en télédétection appliquée à la sécurité maritime et au suivi des navires. Il s’agit en effet de satellites qui détectent les creux et les bosses à la surface des océans, permettant ainsi d'en déduire le sens de rotation des courants. Or « c’est une méthode approximative et relativement onéreuse », estime-t-il. « Ce que propose e-Odyn, c’est une rupture qui permet, par l’analyse de données, de remonter une information plus précise et complémentaire des mesures altimétriques. »

Les applications potentielles de cette innovation ? Elles sont nombreuses. Et vont du sauvetage en mer jusqu’à la réalisation d'économies d’énergie (en optimisant la route des navires), en passant par l’analyse du climat. L’invention a d’ailleurs déjà séduit l’Agence spatiale européenne (ESA), Airbus Defense and Space, Ifremer ou encore CMA-CGM, avec lesquels la start-up a noué ses premiers contrats ou des partenariats. Et d’autres perspectives s'ouvrent. « Nos services intéressent le domaine de la prospection offshore du secteur pétrolier », confie ainsi Yann Guichoux.

Après les océans, le vent

Soutenue par la région Bretagne et la Technopole Brest-Iroise, de même que par l’incubateur Télécom Bretagne/l’IMT Atlantique de Brest, la jeune pousse bretonne a récemment réussi à lever 300 000 euros auprès de Nestadio Capital et Force 29 pour financer son développement.