La French Touch en mouvement

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Emissive repousse les limites du réel grâce à la réalité virtuelle

Le château de Versailles, Mona Lisa, la pyramide de Khéops : leurs points communs ? Avoir eu leur propre expérience en réalité virtuelle produite par Emissive, une entreprise créatrice d’expérience immersive… Rencontre avec Fabien Barati, directeur général et cofondateur de ce projet au cœur de la Tech & Touch.

Emissive

Fabien Barati a cofondé Emissive avec Emmanuel Guerrero fin 2012. Les deux entrepreneurs ont d’abord étudié et évolué dans l’univers multimédia et jeu vidéo. Ils se sont positionnés rapidement sur ce marché de niche qu’est la réalité virtuelle. « Nous avons vite vu le potentiel de cette technologie pour les marques, les entreprises et les institutions culturelles. Nos connaissances dans les technologies issues du jeu vidéo nous ont permis de développer des dispositifs de ce type ».

La réalité virtuelle, une solution en expansion

La réalité virtuelle repousse les limites du réel. Elle fait désormais partie des solutions proposées aux nouveaux besoins en matière de communication, de formation et de prévisualisation. « Ça fait 15 ans qu’on créé des projets sur mesure dans les domaines du luxe en particulier, mais également pour des industriels ou des institutions culturelles. » Emissive travaille par exemple avec Dassault Systèmes ou Merck sur des projets de communication pour des salons, de la formation, et plus récemment pour de la visualisation et du travail collaboratif en temps réel.

Les expériences conçues par les équipes de Fabien Barati sont très variées. Elles peuvent être mono ou multi-utilisateurs ; rarement vécues chez soi à cause des contraintes techniques et spatiales, elles sont la plupart du temps expérimentées dans des endroits spacieux destinés à les accueillir. Dernièrement, « Emissive a développé un nouveau format assez spécifique : une expérience immersive et collective. Pendant 45 minutes environ, un groupe de personnes explore un site du patrimoine culturel mondial». A mesure que se déplace le groupe dans l’espace réel, il parcourt le site virtuellement grâce au casque. 

« On peut accéder à des zones inaccessibles dans la réalité, voire même qui n’existent plus en recréant des expériences passées, en voyageant dans le temps. Il n’y a aucune limite à ce qu’on peut vivre en VR, on a l’impression d’y être, les sens sont stimulés. »

Les visites en réalité virtuelle, une alternative écologique ?

 

« Avant la crise sanitaire actuelle, il y avait déjà des problématiques écologiques autour du voyage et de la pollution, et de la préservation des sites culturels eux-mêmes. Ouverts au plus grand nombre, les sites sont détériorés ; si leur accès est restreint, ils manquent de revenus. » Emissive tente de répondre à ces problématiques et à ces besoins. La société ne crée pas seulement des doubles virtuels de ces sites, elle les exporte partout dans le monde pour les rendre accessibles. « Cela renforce le lien émotionnel entre le lieu et ses publics. Le but n’est pas de remplacer la visite physique, mais plutôt de jouer un rôle complémentaire. » Une partie des revenus liés aux visites virtuelles est redistribuée aux sites ce qui leur permet de réinvestir dans leurs préservations.

Une levée de fonds dans le cadre du PIA Bpifrance

D’abord considéré comme un divertissement, le prix de ces expériences « va progressivement baisser pour entrer dans la sphère éducative et publique afin d’être accessible au plus grand nombre ». En novembre 2020, Emissive a levée 2,9 millions d’euros auprès entre autres du fond Tech & Touch de Bpifrance dans le cadre du Programme d’Investissement et d’Avenir.

Grâce à ce tour de table, l’entreprise va développer plusieurs axes : le marketing et la communication, le développement commercial, ou encore la création de contenu. « Une partie de cet argent va être réinvesti dans la couche logicielle », s’enthousiasme l’entrepreneur. La société a déjà développé son propre logiciel qui permet de gérer des grands flux de visiteurs, l’équipement et l’espace lui-même et compte le renforcer. Fabien Barati espère qu’un jour, « les musées auront tous leurs espaces immersifs de la même manière qu’ils ont aujourd’hui tous leurs auditoriums ».