Emploi : la déferlante 2.0

Le marché de l’emploi est en complète restructuration depuis l’arrivée du numérique et du Big Data. Retrouvez les points clés de l’atelier du Think « Emploi : la déferlante 2.0 », animé par Pascal Lorne et en partenariat avec Gojob.

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Le Big Data et l’emploi : opportunités… et dangers

L’emploi 2.0, c’est un peu l’histoire de Dr Jekyll et Mr Hyde. D’un côté, les algorithmes, susceptibles d’améliorer le matching entre les recruteurs et les candidats en aidant à traiter de grandes quantités d’informations et de « signaux ». De l'autre, « on traite de parcours humains, de personnes qui sont souvent en difficulté. Il ne faut pas faire n’importe quoi avec les données. Il y a une question de vie privée », prévient Paul Duan, fondateur et président de Bayes Impact. En outre, l’idée que la machine pourrait décider mieux que les personnes… n’est pas rassurante. « Il faut trouver la façon d’avoir le meilleur des deux mondes », conclut-il...

Nicolas Janda, responsable du pôle formation chez TH Conseil, s’interroge quant à lui sur des problèmes liés au handicap. Un exemple parmi nombre de difficultés : « Une entreprise qui cherche à pourvoir des postes, compte tenu de la volumétrie à traiter, va paramétrer l’algorithme : par exemple, sur dix années, la personne doit avoir travaillé au moins huit ans, avoir tel diplôme ou tel mot-clé présent… Une personne qui a eu un cancer ou a été arrêtée deux fois de suite en dix ans, ne rentrera peut-être pas dans les critères et sera éjectée automatiquement du système.» Attention donc...

Mathieu Cornieti, président d’Impact Partenaires, s’inquiète, lui, du fait que ceux qui sont aujourd’hui en emploi soient considérés comme les plus employables. « Dans les algorithmes, c’est une vérité. Donc cette notion va être renforcée », estime-t-il. Encore une fois, attention...

La machine ne remplace pas l’homme

Pour Jonathan Azoulay, CEO et co-fondateur de Talent.io, le mélange entre l’humain et la data reste indispensable. « J’essaie de monter un modèle qui mixe l’humain pour que des profils atypiques puissent avoir leur chance. Dans les nouveaux marchés, beaucoup de personnes en reconversion sont passionnées, excellentes. C’est pour cela que je ne veux pas qu’un algorithme sélectionne les candidats, mais que ce soit fait par de vraies personnes », explique-t-il. Pascal Lorne, CEO de Gojob et l’animateur de l’atelier, le résume autrement : « Nous voyons finalement que même des applications ou des plateformes technologiques mettent beaucoup d’humain dans la machine », dit-il.