EtNISI redonne vie à nos déchets

La start-up du Nord de la France a développé un procédé innovant d'économie circulaire : elle valorise des déchets solides pour les transformer en objets du quotidien, comme du carrelage ou du mobilier.

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Chaque année, près de 350 millions de tonnes de déchets sont générés en France. 70 % proviennent de la déconstruction de bâtiments et de routes. Pourtant une partie de ces matériaux pourrait être réutilisée. Face à ce constat, Espérance Fenzy a fondé EtNISI (prononcé É-NISI). « Notre promesse est de pouvoir transformer localement n'importe quelle matière solide en objet du quotidien, tout en relocalisant l'emploi », explique le fondateur et président de la start-up.

Des coquilles de moules recyclées en carrelage

Concrètement, l’entreprise a développé un nouveau matériau : le Wasterial (contraction de "waste" et de "material" en anglais dont le nom de marque est protégé). Ses propriétés et ses usages permettent de créer de nouveaux objets composés à 75 % de déchets issus notamment de la déconstruction, comme le béton ou les briques rouges du Nord. D'autres déchets, tels que les moules de la Baie de Somme ou le marc de café, collectés auprès de restaurateurs locaux peuvent également être recyclés en Wasterial.
L’entreprise est notamment intervenue lors des deux dernières éditions de la Braderie de Lille pour recycler en carrelage les coquilles de moules, consommées durant cet évènement populaire. Elle a également participé à la valorisation de déchets de déconstruction d’un magasin Leroy Merlin à Douai, qui a brûlé en 2017

Economie circulaire et ancrage local

Avec sa micro-usine de 250 mètres carrés à Roubaix, l'entreprise, aux 8 collaborateurs, collecte et transforme les déchets en nouveaux produits pour les revendre en circuit court. « Nos clients sont à 90 % des professionnels. Notre plus gros client est une maison de luxe française pour qui nous recyclons leur cuir et les rebus de porcelaine ». Elle a également développé une usine transportable. « Cet outil mobile est dimensionné pour les chantiers de déconstruction et nous permettra d’intervenir localement. Plusieurs clients potentiels sont intéressés », souligne Espérance Fenzy.
Pour 2020, la jeune pousse ambitionne d'essaimer son procédé dans les grandes métropoles françaises, afin de participer, à son niveau, à la transition écologique. Pour y parvenir, elle vient de lancer une gamme de mobilier urbain, qui a été présentée récemment au Salon des Maires et des Collectivités Locales. De quoi lui permettre d’investir le marché porteur lié à la gestion des déchets dans les villes et d'accroître ainsi davantage son ancrage dans les territoires.