Favoriser le développement des start-up dans la biotechnologie

A l'initiative du Leem, les premières Rencontres Internationales de Biotechnologies se tiennent à Paris le 1er juillet 2015. Le but est de nouer des partenariats entre start-up du secteur et grands labos internationaux.

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« La France est à un tournant dans son développement en matière de biotechnologies. » Annick Schwebig, la présidente du Comité Biotechnologies du Leem.

Le Leem (Les Entreprises du Médicament) a saisi la balle au bond. Alors que des dizaines de laboratoires pharmaceutiques se retrouvaient à Paris pour les Rencontres Internationales de la Recherche, le 30 juin au Collège de France, pourquoi ne pas profiter de leur présence pour leur faire rencontrer, pour la première fois, des start-up françaises actives dans le domaine ? D'autant que ces start-up ont besoin de soutien. De fait, la recherche, pour de nouveaux médicaments, prend du temps - beaucoup de temps. Il faut ainsi parfois 15 ans entre le moment où les chercheurs identifient les propriétés d'une molécule, par exemple, et celui où, après de multiples tests, un médicament est commercialisé.

 Des start-up en mal de visibilité

Annick-Schwebig,-Leem,-

 Du coup, si les start-up réussissent à lever des fonds pour commencer leurs recherches, elles se heurtent parfois à la lassitude des investisseurs sur le long terme. « De plus, ces petites structures manquent parfois de visibilité auprès des grands groupes », remarque Annick Schwebig, la présidente du Comité Biotechnologies du Leem. L'idée de la rencontre, qui se tient ce 1er juillet à Paris, a donc été d'abord de sélectionner, par le biais d'un comité scientifique, une douzaine de start-up, spécialisées dans les recherches sur les maladies rares, puisque c'est le thème choisi pour les Rencontres Internationales de la Recherche, et de leur offrir l'occasion de faire le traditionnel pitch de quelques minutes devant des poids lourds de la pharma mondiale, comme Pfizer, Bayer, Genzyme, Sanofi ou encore Roche. Une fois le pitch réalisé, les start-up ont de plus l'occasion de s'entretenir lors de rendez-vous en « one to one », façon « speed dating », avec des labos. « Notre idée de rencontres, épaulée par Bpifrance, n'est pas forcément un achat pur et simple d'une petite start-up par un grand groupe, remarque toutefois Annick Schwebig, c'est plutôt de nouer des partenariats entre entreprises privées. »

Bénéfices mutuels

Pour les chercheurs – souvent des universitaires, qui ont du mal à maîtriser tout le parcours menant à la commercialisation – c'est évidemment une façon de poursuivre leurs travaux jusqu'à leur aboutissement, la commercialisation d'un médicament. Pour les grands labos, c'est l’occasion de profiter de l'innovation et de l'agilité de ces structures, sans oublier plusieurs années de recherche gagnées. Annick Schwebig est confiante. Ces rencontres tombent à point nommé. En effet, souligne-t-elle, « la France est à un tournant dans son développement en matière de biotechnologies. Les introductions en Bourse de sociétés françaises, comme celle de Cellectis, en mars dernier sur le marché américain, se multiplient. Le secteur, en France, a atteint un degré de maturité très intéressant pour des partenariats avec de grands acteurs privés de la recherche. »
Le Leem, qui rassemble des acteurs du domaine des biotechnologies et de l'innovation, dont les pôles de compétitivité et Bpifrance, mais aussi les instituts de recherche, les start-up et les grands groupes, avec pour objectif le développement du secteur, est donc en passe de réussir son pari avec ces nouvelles rencontres.