Florentaise : vers une agriculture urbaine innovante

Basée en Loire-Atlantique, cette entreprise spécialisée dans la fabrication de terreaux a adopté un procédé de culture hors sol à base de LED. Une technologie innovante qu’elle compte bien exporter à l’étranger.

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« Chez nous, nous avons du soleil toute l'année ! » s'exclame Jean-Pascal Chupin, PDG de Florentaise. C’est en 1973 que cette société, spécialisée dans « la culture, la nourriture et la santé des plantes » est créée par son père. Et cela avec un angle spécifique : le développement durable. Un engagement qui a notamment poussé l’entreprise à travailler sur l’agriculture urbaine. Son objectif ? Garantir l’accès à la lumière, gage de croissance des plantes, dans les bâtiments sélectionnés. Pour ce faire : « nous avons adopté un système breveté de LED canadien, ce qui nous permet d'avoir du "soleil" en permanence », explique Jean-Pascal Chupin. 

Un développement international

Grâce à cette technologie, l’entreprise a lancé une première ferme verticale en septembre 2016, à proximité de son siège de Saint-Mars-du-Désert. C’est un vieil hangar, de 20 mètres de long, haut de 10 niveaux, qui a accueilli le projet. Celui-ci attire les restaurateurs de la région mais aussi les grands laboratoires pharmaceutiques. « Les plantes servant de base à des médicaments sont les plus rentables », note Jean-Pascal Chupin. « Nous allons faire une première ferme dans la région de Montréal pour tester le projet ». Pour des produits qui incluront le cannabis thérapeutique, légal au Canada.

Néanmoins, Jean-Pascal Chupin se montre prudent : « la technologie est encore jeune et nous devons en faire l'apprentissage avant de nous lancer plus loin ». La société, qui affiche un chiffre d'affaires consolidé de 47 millions d'euros et compte 187 salariés, est déjà présente sur 11 sites en France et 6 à l'étranger (Etats-Unis, Chine, Inde du Sud, Royaume-Uni et Estonie). Et le Canada n’est pas sa seule piste pour l’avenir : l'une, déjà avancée, près de Shanghai, consistera à répliquer - à une échelle autrement plus grande - ce qui se fait dans le hangar de Loire-Atlantique. D'autres sont en cours de prospection, à Singapour et au Moyen-Orient.

Trois questions à : Jean-Pascal Chupin, PDG de Florentaise

  • Pourquoi travailler sur la culture urbaine ?

C’est l'avenir ! Tout comme la protection de l'environnement. C'est pour cela que nous avons dans un premier temps décidé de remplacer la tourbe dans nos produits de culture puis, dans un second temps, d'innover. D'où le système breveté de LED pour la culture urbaine qui comme toutes les autres nécessite de la lumière. Compte tenu de l'urbanisation croissante de la population mondiale, nourrir les gens sur place, avec de meilleurs produits, nous est apparu primordial.

  • Qu’est-ce qui vous a poussé à vous tourner vers le Canada ?

Nous avions déjà un partenariat sur place avec une société qui maîtrise la technologie LED pour les plantes. C’est cette dernière que nous avons adoptée pour notre première ferme verticale. Nous avons ensuite eu une demande de la part d'un grand laboratoire canadien pour une culture pharmaceutique. C'est ainsi qu'est né le projet de ferme canadienne.

  • Quel niveau de croissance envisagez-vous d’ici 2020-2025 ?

Notre croissance a été de 35% ces cinq dernières années. Nous souhaiterions doubler notre chiffre d’affaires d’ici 2023, notamment grâce à la commercialisation de nos innovations à l'échelle mondiale.