La silver économie, un marché à fort potentiel

  • 14 juin 2016
  • Temps de lecture: 2 min

Happytal : des services hôteliers à l’hôpital

Offrir des services hôteliers aux personnes hospitalisées et notamment celles qui sont dépendantes, tel est le concept mis en œuvre par Happytal, start-up créée en 2013. Il s’agit pour la jeune entreprise de prendre en charge les besoins non médicaux des patients tels les livraisons en chambre, les services de bien-être ou de divertissement.

Les cofondateurs d’Happytal. De gauche à droite : Pierre Lassarat (développement commercial), Irwin Lan (DSI) et Romain Revellat (opérationnel, finances et ressources humaines)

L’hôpital, ce n’est pas l’hôtel mais avec la start-up Happytal ça s’en approche. Créée en 2013, la jeune entreprise s’est spécialisée dans le service de conciergerie dédié aux personnes hospitalisées et notamment les plus âgées, service également accessible aux personnels soignants. Besoin d’un coiffeur en chambre, d’une esthéticienne, de recevoir le journal, d’offrir une corbeille de fruits, un plateau repas sortant de l’ordinaire ou des chocolats à un proche hospitalisé, le patient ou sa famille peuvent faire appel à Happytal. Comme souvent dans ce type d’entreprise, l’idée de sa création a émergé à partir d’une expérience personnelle, d’« une véritable frustration de ne pas pouvoir montrer à une personne chère qu’on est à côté d’elle quand on habite à l’autre bout de la France autrement que par un coup de fil, » explique Romain Revellat, cofondateur de l’entreprise avec Irwin Lan et Pierre Lassarat, ainsi que de l’expérience professionnelle de chacun. Les deux premiers travaillaient dans le conseil en stratégie dans le domaine de la santé et des assurances maladie, le troisième dans le milieu des systèmes informatiques. « Nous avions une connaissance du marché qui nous a permis de sauter le pas ».

Le modèle économique repose sur le principe des achats de masse. Happytal recense dans l’environnement le plus immédiat de l’établissement les prestataires susceptibles de répondre aux besoins des patients. L’entreprise négocie une réduction qui constitue sa rémunération, le tarif facturé au malade étant égal à celui pratiqué dans le salon ou la boutique. « Ce n’est pas parce qu’elle est hospitalisée, qu’une personne doit payer plus cher », estime Romain Revellat. La start-up a choisi de s’implanter dans des hôpitaux publics, « parce qu’on a un ADN social et que nous avons vocation à toucher le plus grand nombre », mais aussi, « parce que dans les hôpitaux il y a beaucoup plus de patients et que cela nous permet de négocier les meilleurs tarifs ».

Des effets bénéfiques sur le moral des patients

Aujourd'hui, Happytal est implantée dans 7 hôpitaux d’Île-de-France, de Picardie et de Lyon. « Des études récentes ont en effet montré que les services que nous proposons ont des effets bénéfiques pour le moral et favorise la guérison. » La mise en œuvre du projet a nécessité une période R&D afin de développer un système informatique capable de considérer toutes les demandes, de pouvoir intégrer toutes les contre-indications médicales même si le prestataire n’a pas accès au dossier médical des malades, d’automatiser l’animation du réseau de fournisseurs. Les clients disposent pour cela, outre le comptoir présent dans chaque hôpital, d’une plateforme téléphonique et d’un site Internet. Ce développement a en partie été financé par une levée de fonds de 700 000 euros réalisée en 2014 auprès de business angels. Un second tour de table est en cours pour accélérer l’expansion commerciale. Avec ses implantations actuelles et son équipe de direction, la jeune société emploie une quarantaine de personnes.