iNex Circular : quand les déchets des uns deviennent les ressources des autres

Les défis environnementaux et sociétaux sont énormes, mais chacun peut œuvrer à des transformations vertueuses. Aujourd’hui, entretien avec Olivier Gambari, fondateur et PDG d’iNex Circular, spécialiste de la détection de gisements de déchets industriels et agricoles.

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Olivier Gambari

On l’appelle le « Tinder des déchets ». Dopé à l’intelligence artificielle, l’outil conçu par iNex Circular détecte et cartographie les producteurs de déchets valorisables. De quoi aiguiller de plus en plus d’industriels, d’énergéticiens et de recycleurs vers l’identification des approvisionnements, l’installation de nouvelles unités de méthanisation, ou encore la création de centres de recyclage… L’activité de cette startup parisienne, tirée par le secteur énergétique, a le vent en poupe.

Le défi : valoriser davantage de déchets

L’enjeu est de taille. Sur le continent européen, 2,5 milliards de tonnes de déchets sont produits tous les ans, selon Eurostat, principalement par les secteurs de la construction, de l’agriculture et de l’industrie. Un chiffre vertigineux, alors que seule la moitié des déchets traités fait l’objet d’opérations de valorisation, dont le recyclage qui atteint à peine 40 %. Le reste partant à l’enfouissement ou à l’incinération, ce qui représente non seulement une perte de ressources mais contribue aussi à la pollution.

Ce que fait iNex pour le relever : une cartographie des biodéchets en temps réel

Pour faire grimper le taux de recyclage, iNex Circular a mis au point un outil innovant, baptisé iNex sourcing. Ses algorithmes de machine learning détectent, qualifient et cartographient les gisements et les producteurs de résidus organiques agricoles et industriels en analysant en permanence les données publiques disponibles sur Internet. Une plateforme SaaS qui, en France, recense à ce jour 800 000 sites.

« Nous avons une vision instantanée de tout ce qui se passe en matière de production de déchets. Cela permet à nos clients d’affiner leurs investissements tout en réduisant leurs coûts de transport et leurs émissions de CO2. Avec une connaissance plus fine de leur environnement, ils peuvent soit augmenter la production de leurs sites existants, soit construire au bon endroit une unité de méthanisation, une usine de recyclage, un centre de compostage, etc. », détaille Olivier Gambari, fondateur et président d’iNex Circular. « Au-delà d’un outil, iNex est une démarche d’industrialisation des fonctions marketing et commerciale : nous transformons la façon de travailler de nos clients en les faisant passer du fichier Excel aux technologies automatisées du XXIe siècle », souligne-t-il.

Une solution qui, depuis son lancement il y a un an, a séduit jusqu’à présent une quinzaine de clients, dont les géants tels que Veolia, Engie, GRDF ou Total. L’outil suscite de l’intérêt notamment dans le secteur de l’énergie à l’heure où celui-ci met le paquet sur les unités de méthanisation pour produire du biométhane et du biogaz.

Ce qu’il reste à faire : conquérir l’Europe

Si les grands comptes constituent pour l’heure l’essentiel de sa clientèle, iNex Circular commence à l’élargir à des PME. Surtout, l’entreprise, qui compte aujourd’hui huit collaborateurs, ambitionne de devenir leader de la détection de gisements de déchets en Europe, avant de se déployer aux États-Unis. Elle a d’ores et déjà développé un POC, dans l’État de New York, pour aider à répertorier des matières biologiques réutilisables dans du compost. Autant de projets qui devraient se concrétiser grâce à près d’un million d’euros levés en amorçage en début d’année.