Intelligence artificielle et robotique, menace pour l’emploi ?

Les ateliers-débat de Big Think à l’occasion de Bpifrance Inno Génération avaient pour objectif de nous éclairer sur les problématiques d’aujourd’hui.
Revivez la réflexion sur « l’intelligence artificielle et la robotique, une menace pour l’emploi »

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BIG THINK - L‘intelligence artificielle et la...par BIGBpifranceInnoGeneration

Intelligence artificielle et robotique : 5 réflexions à retenir

Aura-t-on demain des IA (intelligence artificielle) à la place des profs ?

Le numérique fait peur aux enseignants, mais il est là pour les aider. C’est le credo de Benjamin Magnard, fondateur d’Educlever : « le coût du décrochage scolaire selon le Boston Consulting Group est de 230 000 euros par élève et par an. C'est délirant ! Un élève doit maîtriser dans sa scolarité plus de 150 000 micro-notions. Notre outil scanne ces micro compétences pour lui proposer un chemin balisé. C'est une sorte de GPS de la connaissance pédagogique. Chaque élève fait ce chemin à sa propre vitesse ».

Un remplacement des profs par des IA « n'est pas envisageable à court terme. Ces outils sont là pour aider les enseignants. Progressivement, ils vont transformer leur métier et leur apporter une capacité à être plus présent auprès de chaque élève ».

Vendre est-il devenu un métier d’IA ?

Pour Alban Peltier CEO d’Antvoice « en matière de marketing, on est dans l'ère de l'individu, plus du segment. Notre plateforme est là pour aider les acteurs économiques à pousser le bon produit au bon consommateur. Pendant longtemps, le site de la Redoute me proposait des escarpins. Aujourd'hui, ce sont des baskets. Pour les médias, ça permet de pousser les articles et vidéos en fonction des profils. On ne veut pas remplacer les gens mais enrichir les offres ».

Reste que l’irruption du digital à profondément changé la donne pour les marketers. « Depuis l'arrivée du digital (mobile, réseaux sociaux, etc.), le métier de marketeur est devenu très complexe. Nous les aidons à simplifier ces nouvelles tâches. Par ailleurs, les nouveaux médias comme Melty analysent ce que les gens cherchent sur Google et proposent du contenu approprié. Les grands médias traditionnels vont souffrir » estime Alban Peltier.

"L’intelligence artificielle et la robotique, menace pour l’emploi" animé par @philrod à @Bpifrance#InnoGenerationpic.twitter.com/HOKi600eh3

— Frédéric Bardolle (@seiteta) 10 Juin 2015

 

Les Data-Scientists, nouvelles stars ?

Balazs Kegl est directeur du Paris Saclay Center for Data Science. Pour lui, « il y a encore très peu de data scientists, c’est pourquoi leurs salaires sont très élevés. Il faut aussi mettre en place des interfaces pour ces chercheurs ». Il reconnaît qu’il existe « un véritable "brain drain" (aspiration des cerveaux) dans le domaine de l'intelligence artificielle ».

Comment se préparer à ces changements ?

Pour Balazs Kegl, il faut distinguer moyen et long terme : « on sait que certains secteurs de l’économie vont disparaître d'ici 15 ou 20 ans, comme les chauffeurs de taxis. L'industrie automobile va aussi être très "disruptée" avec la voiture électrique et automatique. À long terme, en revanche, c'est très difficile à prédire ».

Pour affronter ces bouleversements, la formation est essentielle : «  les besoins en formation vont être colossaux et il va falloir sortir de la société de surinformation pour entrer dans la société de la formation, grâce aux technologies (mooc, cours en ligne). C'est une question de volonté politique ».  Selon Alban Peltier, « au niveau des individus, il y aura des points de rupture. Certains ne pourront pas s'adapter, donc il faudra les aider. C'est la même chose au niveau des entreprises ».

Le travail est-il mort ?

À terme, nous ne travaillerons pas plus de quelques heures par jour grâce aux avancées technologiques. Mais alors, comment gagnerons-nous notre vie ? Et comment occuperons-nous tout ce temps libre ? Pour Balazs Kegl « il faudra mettre en place un revenu universel. Et « déformater » les gens, car le système actuel d'apprentissage scolaire puis de travail pendant quarante ans dans la même entreprise est fini ».
Quant à Benjamin Magnard, il pense que « si on a plus de temps, on pourra apprendre plus pour devenir plus humain. Car le danger de l'ultra-intelligence qui pourrait prendre le pas sur l'humain est réel. Exemple : comment faire en cas de panne généralisée d'électricité, et donc de l’informatique ? On n'est pas préparé ».