Investissement, innovation, internationalisation : le triptyque gagnant pour HTL Biotechnologie

Leader mondial de la production d’acide hyaluraunique, l’entreprise HTL Biotechnology s’attache aujourd’hui à consolider sa position dans le secteur. Pour ce faire, elle mise sur l’innovation, un positionnement international stratégique ainsi qu’une capacité de production accrue. 
 

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HTL 4
HTL 4 : la nouvelle unité de bioproduction d'HTL Biotechnology à Javené en Bretagne

La plus grande usine d’acide hyaluronique au monde se trouve en France. Plus précisément à Javene en Ille-et-Vilaine. Inaugurée le 30 septembre dernier, cette nouvelle unité de production baptisée HTL4 est dotée de technologies de pointe lui permettant d’automatiser et de digitaliser certaines parties de la chaîne de production. Cette nouvelle infrastructure devrait permettre à HTL de plus que doubler sa capacité de production. De quoi consolider sa position de leader mondial sur son secteur.

Créée en 1992, HTL Biotechnology est très rapidement devenu un acteur industriel majeur en fournissant en acide hyaluronique injectable les plus grandes entreprises des secteurs pharmaceutiques et médicaux (médecine esthétique, ophtalmologie, orthopédie ou encore rhumatologie). Fruit de la découverte, par la docteure en pharmacie Michèle Ranson, d’une méthode permettant de reproduire synthétiquement par fermentation l’acide hyaluronique essentiel à l’hydratation des tissus, HTL offre une alternative à l’extraction animale traditionnelle très controversée. 

50 millions d’euros d’investissement

Pour conserver sa longueur d’avance sur ses concurrents et répondre à une demande en hausse constante, HTL multiplie les initiatives. « Il a fallu revoir toutes les fonctions supports d’HTL, notre organisation – mais également nos ambitions », confie Yvon Bastard, PDG de la biotech. Après avoir investi 50 millions d’euros dans son nouvel outil de production, la société bretonne, qui a déjà embauché près de 100 nouveaux collaborateurs ces trois dernières années, prévoit encore de grossir ses rangs. Entre 70 à 80 recrutements sont prévus, tout en veillant à la montée en puissance de la vingtaine d’opérateurs d’HTL4, rendue possible en partie par la robotisation de l’unité. 

Pour rester au plus près des marchés émergents, notamment dans le secteur de la médecine esthétique, l’entreprise poursuit en parallèle sa stratégie d'expansion, particulièrement aux États-Unis et en Asie : « Nous avons ouvert un bureau à Singapour cette année ainsi qu’une antenne en Chine début novembre. Et nous surveillons de près les marchés à fort potentiel comme l’Amérique latine », précise le PDG. 

Innover sans cesse et sans frontières 

HTL n’est pas seulement née de l’innovation : elle en a fait son ADN. Si la qualité de son acide hyaluronique l’a imposée comme leader mondial reconnu, l’entreprise bretonne ne cesse d’explorer les potentielles nouvelles formes de ce biopolymère au champ d’applications vaste et encore largement sous-exploité. Cette stratégie l’a conduite à inaugurer son propre laboratoire de R&D en 2018. Aujourd’hui, une trentaine de chercheurs  – sur les 50 qu’HTL compte intégrer à terme dans ses équipes – y travaillent et collaborent avec des instituts de recherche externes, privés et publics, en France comme à l’international.  « Nous nous sommes récemment associés avec le Terasaki Institute for Biomedical Innovation aux Etats-Unis afin d’étudier la combinaison de la bio-impression 3D et de l’acide hyaluronique dans la création d’organoïdes [ndlr : reproduction in vitro de la micro-anatomie d'un organe], explique Yvon Bastard. Nous travaillons également sur le rôle de l’acide hyaluronique dans la vectorisation des médicaments, ce qui permettrait, par exemple, de cibler le traitement de cellules très précises, notamment les cellules cancéreuses. Toutes ces pistes pourraient révolutionner la médecine de demain ». 

Outre ces collaborations avec des laboratoires établis, HTL a créé un incubateur lui permettant d’investir dans des startups aux quatre coins du monde, explorant de nouvelles technologies et applications concernant ces biopolymères, entre autres. « Cette contribution est importante car nous voulons soutenir les startups dans l'identification de besoins médicaux non couverts et participer aux développements de champs thérapeutiques nouveaux », conclut le PDG.