Khalil Khater, le luxe pour étendard

Khalil Khater est le président d'Accelis, un groupe spécialisé dans l'hôtellerie de luxe et la restauration, avec notamment le château de Ferrières. Son mot d'ordre : « oser ». Ce qui explique pourquoi l'école qu'il a fondée s'engage à décrocher un CDI à chacun des étudiants. Une façon pour lui de « rendre à la France ».

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« Une vie - ma vie - sans l'entreprise, ce n'est pas la vie ! », proclame Khalil Khater. Cela dit, le président du groupe Accelis, qui dirige plusieurs établissements de luxe, hôtels et restaurants, sans oublier une école de management hôtelier, située à côté du fleuron du groupe, le château de Ferrières, en Seine-et-Marne, sait décrocher. A 19 heures, il rentre chez lui, à Bussy Saint George, à quelques kilomètres du château. « Ma réussite tient à cet équilibre », dit-il. Venu en France avec son frère faire ses études, sur fond de guerre au Liban, son pays d'origine, sa famille lui a manqué. Alors pas question de priver son épouse et leurs deux enfants, grands maintenant, de sa présence. Même chose pour ses collaborateurs directs : pas question de les déranger en dehors des heures de travail. La seule fois où il les a appelé un weekend, cela a été après la lecture d'ouvrages sur la disruption et l'intelligence artificielle, il y a quelques mois. « Si on ne réagit pas, on subira dans cinq ans. Je ne veux pas 'acheter' la révolution, je veux y participer activement », leur a-t-il asséné. Résultat, un mois après, un nouveau projet était né dans son esprit toujours en ébullition. Un centre d’innovation, baptisé Human Tech Valley, pour jouer les passerelles entre l'industrie de l’hospitalité et le numérique. La première pierre de ce concept ambitieux, l’Ecole 89, s’installe dès la rentrée sur le Campus Ferrières. Dans quelques mois, plusieurs immeubles seront sortis de terre, pour un investissement global de 40 millions d'euros. Human Tech Valley sera dotée de laboratoires - FoodLab et HotelLab - pour concevoir puis expérimenter des innovations numériques. « Oser » est son mot d'ordre. Dans la vie comme dans les affaires. Et s'il déborde d'énergie, il assure que le calme est sa devise...

Une première société, puis une autre...

Lorsqu'il a débuté sa carrière, chez Indosuez, après un doctorat en économie et en sciences politiques, il s'est vu reproché son « trop grand esprit d'initiative », se souvient-il, en savourant clairement l'anecdote... Son patron d'alors le parachute dans un hôtel du groupe Holiday Inn, à Marne-la-Vallée, en 1994. Le virage est pris. De même que le goût de l'entrepreneuriat. Il monte une première affaire de nettoyage, insatisfait qu'il était de la qualité du service reçu pour l'hôtel. Il ne s'est jamais arrêté.