La bio-économie : « la prochaine révolution technologique et industrielle »

Des acteurs des filières de l’agroalimentaire et de la chimie se sont réunis lors d'une rencontre stratégique organisée par Bpifrance sur le thème de « l’usine durable ». A cette occasion, Ariane Voyatzakis, responsable du secteur agroalimentaire, et Patricia Tourne, responsable du secteur chimie-environnement, de Bpifrance nous présentent les convergences entre les secteurs de l’industrie agroalimentaire et de la chimie.

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A cette occasion, Ariane Voyatzakis, responsable du secteur agroalimentaire, et Patricia Tourne, responsable du secteur chimie-environnement, de Bpifrance nous présentent les convergences entre les secteurs de l’industrie agroalimentaire et de la chimie.

1. Quels sont les principaux atouts de l’usine durable ?

Le propre de l’usine durable est de travailler sur plusieurs axes de développement pour rester compétitive : améliorer ses procédés et ses outils de production pour diminuer les consommations énergétiques ; accroître l’utilisation de matières premières renouvelables et s’affranchir progressivement de l’utilisation des ressources fossiles.
Si ces voies d’amélioration et de progrès agissent favorablement sur la performance industrielle, les enjeux sont aussi d’ordres environnementaux. Les entrepreneurs ont, aujourd’hui, parfaitement intégré les enjeux de la transition énergétique au sein de leur activité, comme un élément nécessaire et inhérent à leur politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises).
De plus, les engagements des industriels vers des mesures d’économie d’énergie et de ressources participent à l’amélioration de l’image des industries manufacturières trop souvent montrées du doigt en raison de leur caractère énergivore.

2. Pouvez-vous nous donner des exemples de projets novateurs ?

Bpifrance soutient des projets collaboratifs dans le domaine de la chimie du végétal (exemple de projets : BIOHUB, OSIRIS, EIMA, etc.). Ces projets visent à potentialiser l’utilisation de ressources renouvelables pour produire de nombreuses molécules d’intérêt, destinées à des marchés à haute valeur ajoutée (cosmétologie, ingrédients alimentaires) ou des marchés intermédiaires (synthons, monomères en chimie).

Dans un objectif de structuration des filières, citons la création de la plateforme mutualisée de recherche Eco-ex soutenue par Bpifrance dans le cadre du PIA à hauteur de près de 2 M €.
Eco-ex est une plateforme mutualisée de recherche, spécialisée dans l’extraction de molécules actives à partir des co-produits issus de l’agriculture, de la pêche et des industries agroalimentaires de la Réunion, via des technologies respectueuses de l’environnement (CO2 Supercritique, micro-ondes et ultra-sons).
Le projet est porté par quatre grands partenaires industriels (SAPMER, CILAM, Téréos et la coopérative VIVEA) avec l’appui de l’Université de La Réunion et le GIE CYROI. Au-delà de ces partenaires de départ, la plateforme Eco-ex est ouverte à tous les acteurs réunionnais pour faciliter la concrétisation de leurs projets de R&D.
Elle permettra ainsi de soutenir les relais de croissance pour l’économie agro-industrielle de l’île de la Réunion, où ce type d’infrastructures était inexistant jusqu’à présent.

3. Quels sont les points forts de cette rencontre ?

La convergence des problématiques a pu être constatée entre l’industrie agroalimentaire et la chimie, notamment sur le thème de la bio-économie.
La bio-économie correspond à la mise en œuvre industrielle des biotechnologies et du génie des procédés pour l’exploitation des matières premières agricoles. Elle devrait être la prochaine révolution technologique et industrielle, permettant de s’affranchir des ressources fossiles, pour atteindre un développement économique plus durable et plus performant.

A ce titre, la bioraffinerie de Pomacle-Bazancourt, plateforme de dimension européenne dans la région de Reims, est un exemple emblématique de réussite dans l’association de valorisations alimentaires et non alimentaires de la biomasse végétale.