La Compagnie du Mont-Blanc anticipe l'avenir

Face à la crise et la fermeture des remontées mécaniques, la Compagnie du Mont Blanc fait preuve de résilience et anticipe l'avenir de ses stations de montagne, plus écologiques et responsables.

  • Temps de lecture: 2 min
Mont-Blanc

« C’est un moment difficile, mais je suis confiant pour l’avenir », assure Mathieu Dechavanne, PDG de la Compagnie du Mont-Blanc qui exploite les remontées mécaniques dans la vallée de Chamonix, aux Houches et à Megève (Haute-Savoie). Tandis que les stations ne sont remplies qu’à 50 % et que son chiffre d’affaires est passé de 100 à 20 millions d’euros, le chef d’entreprise maintient une partie de ses activités. Les remontées mécaniques sont bien sûr fermées, et par conséquent ses effectifs réduits, mais l’entrepreneur souhaite maintenir le cap et sollicite une partie de ses équipes pour anticiper et créer des projets innovants et plus responsables vis-à-vis de la montagne. 

 

Atteindre la neutralité carbone d’ici 5 à 10 ans

Au pied du Mont-Blanc et de la mer de glace, Mathieu Dechavanne et ses collaborateurs observent quotidiennement l’impact du réchauffement climatique sur ces reliefs. Si les installations de la compagnie fonctionnent en majorité grâce aux centrales hydroélectriques, ses dameuses sont encore émettrices d’émission de CO2. « Il y a des travaux sur la pile à hydrogène. On commence à avoir des appareils hybrides », assure Mathieu Dechavanne. L’entrepreneur espère atteindre la neutralité carbone d’ici 5 à 10 ans.

En attendant, en tant qu’acteur économique de la région, la Compagnie du Mont-Blanc adopte des comportements pour préserver l'écosystème local. Depuis 2014, l’entreprise a mis en place un observatoire de l’environnement et du paysage. « On produit des cartographies complètes de tous nos sites. Grâce à ça, on sait où se trouve la faune et la flore à préserver », explique le PDG. En ce sens, la société s’engage à remplacer deux installations par une seule, plus performante et avec moins de pylônes et de câbles.

Pour continuer sur cette lancée écologique et responsable et sensibiliser les touristes, une partie des effectifs travaille en ce moment sur la réponse à l’appel d’offre d'un centre d’interprétation des glaciers et du climat à Chamonix, proche de la mer de glace. « On souhaite faire de ce centre une référence mondiale pour sensibiliser les vacanciers, de manière ludique, aux gestes du quotidien et leur impact pour préserver cet environnement », indique Mathieu Dechavanne.

Des touristes soucieux de protéger la montagne

Cette crise sanitaire démontre un intérêt grandissant des touristes pour la préservation de ces lieux. Avec la fermeture des remontées mécaniques, ils prennent le temps d’observer le paysage différemment, à travers des activités comme le ski de randonnée, le ski de fond ou encore les balades en raquettes. « Cette période permet aux gens d’apprécier la montagne d’une autre façon et ça va dans le bon sens, grâce à ces activités. Par contre, elles n’apportent aucun business pour nous », plaisante Matthieu Dechavanne. Il l’assure, les quelques touristes présents ont envie d’en savoir plus sur les reliefs qui les entourent. « La demande est forte et je suis confiant pour la suite ». Le chef d’entreprise n’hésite pas d’ailleurs à rassurer quotidiennement ses équipes. « En tant que PDG, il faut donner de l’espoir à nos salariés. C’est pour ça que je les mobilise sur des projets d’avenir, innovants et qui ont du sens ».