Assurance Export : accélérez le déploiement international de votre entreprise

  • 12 juin 2017
  • Temps de lecture: 5 min

L’assurance export pour croître et rester compétitif

Bpifrance propose une gamme de garanties à l’exportation pour faciliter le déploiement des entreprises à l’international. Dans des secteurs d’activité de plus en plus nombreux, exporter est une nécessité pour la croissance et la compétitivité des entreprises. C’est ce qu’explique Christophe Viprey, directeur général de Bpifrance Assurance Export.

Depuis le mois de janvier, Bpifrance a pris en charge la gestion des garanties publiques à l’exportation dont s’occupait Coface précédemment. En quoi ce transfert s’avère-t-il pertinent ?

Il est logique et cohérent que l’offre publique de soutien à l’exportation vienne compléter la gamme des offres et des services d’accompagnement proposés par Bpifrance aux entreprises. Cela lui permet de leur offrir l’ensemble des produits financiers publics y compris, pour celles qui exportent, les garanties publiques à l’exportation gérées au nom de l’Etat par Bpifrance Assurance Export. Nous leur proposons en amont une assurance prospection leur permettant d’aller rechercher des marchés à l’étranger et, en aval, d’autres produits comme une garantie du risque de change, une garantie des investissements à l’étranger. Tout cela forme un ensemble très homogène.

Dans le détail, quels sont les produits d’assurance à l’exportation ?

L’assurance export est constituée d’une gamme comprenant 5 produits dont l’assurance des crédits à l’exportation, qui couvre, pour les exportateurs et les banques qui les soutiennent, le risque d’un défaut de paiement de l’acheteur étranger. Lorsque son acheteur est français, l’entreprise peut facilement avoir recours aux tribunaux mais, quand il est étranger, ça devient un peu plus compliqué et ça l’est encore plus quand la juridiction est lointaine. Avec cette assurance, nous indemnisons l’exportateur ou sa banque puis nous exerçons nous-mêmes le recours devant la juridiction étrangère.
Le deuxième produit, c’est l’assurance prospection. C’est un soutien qui protège les entreprises partant prospecter les marchés étrangers, du risque que cette prospection ne donne rien. L’entreprise dépense de l’argent pour aller sur les marchés étrangers, elle n’a pas de recette, nous l’indemnisons.
Le troisième produit est une garantie des cautions et des préfinancements. Avec cette garantie, l’exportateur peut obtenir de sa banque qu’elle émette ses cautions et lui octroie des crédits de préfinancement. Ces derniers lui permettent de bénéficier de déblocages successifs de financement pour les achats de biens en construction et, de ne commencer à rembourser le crédit qu’une fois les travaux achevés.
Le quatrième est une garantie de change. Le risque lié au change n’est pas seulement couru au moment du paiement, il l’est dès le moment où l’on remet une offre en devises. Entre le moment de la remise et celui où l’on conclut le contrat, le cours peut diminuer et le montant de la recette aussi.
Enfin, notre cinquième offre est une garantie des investissements à l’étranger, contre le risque de perte des investissements en raison, par exemple, d’une nationalisation, d’une expropriation, d’une destruction liée à une catastrophe.

Vous couvrez également des crédits à l’exportation. De quoi s’agit-il ?

Il s’agit de crédits permettant de financer la vente d’un produit à l’exportation, des biens d’équipement la plupart du temps. Ce crédit peut être attribué à l’acheteur étranger ou à l’exportateur français sous la forme d’un crédit que le fournisseur accorde à son client et qu’une banque française refinance pour donner la liquidité.

Les engagements pris par Bpifrance ne supposent-ils pas une bonne connaissance des marchés extérieurs et des entreprises locales ?

Notre métier est avant tout un métier d’information. Nous mettons à disposition des exportateurs celle que nous détenons sur les marchés étrangers et les contreparties étrangères. C’est en fonction de cette information qu’on accepte, ou pas, de couvrir les risques. Il y a des pays comme ceux de l’OCDE par exemple, pour lesquels il est facile d’obtenir de bonnes informations. Dans ce cas les exportateurs ne viennent pas forcément nous voir. En revanche, il y a des pays pas très sûrs en termes de risques de crédit et de risques liés au facteur politique, pour lesquels nous avons plus de demandes. Mais, dans certains cas, il y a des risques trop importants que nous ne pouvons pas prendre et que nous recommandons à nos clients de ne pas prendre.
Par ailleurs, pour certaines garanties nous avons un échange d’informations permanent avec Business France. C’est notamment le cas en assurance prospection car c’est Business France qui valide les démarches de prospection des exportateurs.

A quel type d’entreprises sont destinés les produits d’Assurance Export ?

Notre objectif aujourd’hui est d’élargir notre clientèle de PME et ETI. Cela ne veut pas dire que les grandes entreprises ne sont pas dans notre cible, mais la plupart du temps elles sont déjà à l’export et leurs services de financement des exportations nous connaissent. En revanche, du côté des PME et des ETI, nous estimons qu’il y a un potentiel de développement important. Aujourd’hui, nous en accompagnons 12 000 en assurance prospection mais moins de 1 000 pour ce qui est des autres garanties. Sur ces dernières, nous souhaitons doubler le nombre de bénéficiaires en 3 ans.

Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur qui hésite à se lancer à l’international ?

Je dis aux entrepreneurs que l’exportation est un investissement qui coûte de l’argent, de l’énergie, du temps, mais que c’est une dépense indispensable. Pour beaucoup de secteurs, la rentabilisation des productions passe par l’obtention de nouveaux clients à l’étranger parce que le marché domestique ne suffit pas. Cela suppose de nouveaux risques et ces risques, il faut les couvrir. J’incite vraiment les exportateurs, notamment vers les pays émergents, à venir nous voir. Il ne faut pas qu’ils mettent en danger leur entreprise du fait de ces exportations. Je leur dis aussi qu’il y a un vrai avantage concurrentiel à arriver avec dans ses bagages, de l’assurance-crédit et une banque pour proposer un crédit à son client quand ce dernier ne dispose des capacités financières ni en interne, ni auprès des banques de son pays.

Comment ces dispositifs contribuent-ils à l’accélération des entreprises ?

Comme je viens de le dire, les secteurs dans lesquels la taille qu’on peut acquérir en restant sur le seul marché domestique ne permet plus d’atteindre l’équilibre financier et de rentabiliser les investissements, sont de plus en plus nombreux.