Le bio, un secteur porteur pour les PME

Alimentaire, mais aussi vêtements, services et construction, le bio est désormais partout. Exemples de réussites dans ce domaine.

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Un bon filon, le bio ? Oui, sans aucun doute, si l'on en croit l'ouverture, avant l'été, de la plus grande halle bio d'Europe, à Rungis. Selon les dernières estimations de l'Agence française pour le développement et la promotion de l'agriculture biologique, l'alimentaire bio pesait plus de 5 milliards d'euros en 2014. Et la progression est de l'ordre de 10 % par an.

Les consommateurs sont de plus en plus friands de fruits et légumes, mais aussi de pain et de crèmerie bio. Dans ce dernier domaine, la réussite la plus emblématique est sans doute celle de Vrai.

 

Vrai, la marque pionnière

Logo Vrai

Née en 1995, c'est la première marque bio vendue en grandes surfaces. L'histoire est celle d'une famille, les Triballat-Clanchin, et commence en 1951. Les premières collectes de lait bio, elles, sont effectuées dès 1975, parce qu'il fallait trouver un moyen de se différencier face aux poids lourds du secteur : grosses coopératives laitières ou entreprises comme Lactalis... Basée à Noyal-sur-Vilaine, en Bretagne, la famille participe à la création du premier syndicat interprofessionnel, Setrabio, et contribue à la mise en place du cahier des charges officiel du bio (qui aboutira à la création du label AB). En 1995, la première gamme de produits bio est lancée en grandes et moyennes surfaces, sous la marque Vrai. Dernier né : le yaourt aux fruits bio et français, avec des abricots du Languedoc-Roussillon, des fraises et framboises de Corrèze et des citrons corses. Et l'entreprise affiche un chiffre d'affaires de plus de 250 millions d'euros.

 

Du lin bio de Seine-et-Marne

Logo Conouco

Si le coton bio est aussi désormais prisé par les consommateurs, ils peuvent également s'habiller en lin bio, grâce à Hugo Lemoine. Basé à Quelneuc, près de La Gacilly, en Bretagne, cet ancien ingénieur a travaillé à la construction d'un barrage hydroélectrique au Soudan et pour des ONG. La mondialisation n'a plus de secret pour lui. Pourtant, lorsqu'il change de vocation, en créant une ligne de vêtements en lin bio, sous la marque Conouco, en mai 2016, c'est en Normandie et en Seine-et-Marne qu'il se fournit. Hugo Lemoine fait fabriquer ses premiers vêtements - quatre modèles de pantalon et une chemise pour homme, un top en maille et une jupe plissée pour femme - près de La Roche-sur-Yon, dans un atelier solidaire. Première collection et premier succès attendu à la rentrée...

Vertige, des toits végétaux

Vertige

La construction n'échappe pas non plus à la vague bio. Plusieurs sociétés proposent des produits bio-sourcés. Vertige, basée à Bordeaux, mise sur les toits végétaux. L'entreprise, fondée en 2007 par le botaniste Stéphane Demguilhem, est spécialisée dans la conception, la pose et l’entretien de ce type de toitures. La capitainerie du port d'Arcachon, une tour à la Défense, le lycée français de Rabat, au Maroc, et bientôt celui de la nouvelle université de médecine de Casablanca, puisque Vertige a remporté l'appel d'offres, sans oublier la Chine - ses réalisations sont légion... Son chiffre d'affaires devrait avoisiner un million d'euros cette année et atteindre les 2 millions en 2018. Nouvelle usine de production de plantes et nouvelles embauches : tous les feux sont au vert pour Vertige !

Une propreté bio 

Logo Cleaning Bio

Quant au Groupe Cleaning bio, basé à Loos, il intervient dans les Hauts-de-France. Entreprise de nettoyage depuis 1996, Cleaning bio a été la première société de propreté à obtenir la norme Développement durable ISO 26000 en France. Le Groupe Cleaning bio ne travaille à la propreté des immeubles, et au nettoyage des vitres et des façades (en supprimant les tags et les graffitis) qu'avec des produits éco-labellisés et une empreinte carbone réduite (optimisation des déplacements des collaborateurs et des fournisseurs régionaux). Sur l'année 2015, la société a réalisé un chiffre d'affaires de 1,5 million d'euros.

 

Une pâte à modeler 100% naturelle

logo Arteko

Et puisque c'est la rentrée, profitez de la pâte à modeler 100 % naturelle ! C'est Marianna Payovitch et Pauline Noack Fraissignes, dirigeantes de la jeune entreprise normande Arteko (créée en 2012 et basée à Notre-Dame-de-Bondeville, en Seine-Maritime), qui l'ont lancée. Si nombre de pâtes à modeler contiennent des produits de synthèse, la leur est entièrement d’origine naturelle et à base d’ingrédients issus de l’agriculture biologique (amidon non traité, colorants végétaux, sel de Guérande et stabilisants végétaux). Des pâtes biodégradables, vendues environ 25% plus cher que la concurrence. Aujourd'hui, Arteko veut se déployer en Europe.