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Le Moyen-Orient : une zone à haut potentiel pour les entreprises innovantes

Export&vous au Moyen-Orient. Catherine Dorgnac, responsable régionale du Moyen-Orient, de la Turquie et de l’Asie centrale chez Bpifrance, explique les enjeux de l’export vers la région et éclaire les points indispensables à retenir avant de s’y exporter.

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« Le Moyen-Orient est une zone hétérogène composée de deux sous-régions : le Proche-Orient et la péninsule arabique. Aujourd’hui c’est cette dernière qui présente le potentiel le plus important pour les entrepreneurs français.», déclare la responsable régionale. Spécialistes de projets de très grande ampleur, les pays du golfe persique, les Emirats Arabes Unis, l’Arabie saoudite, le Qatar et le Koweït en particulier, sont à la recherche d’idées innovantes et d’aides stratégiques afin de construire leur futur économique et urbain.

Des projets ambitieux à la pointe de l’innovation

« Nous sommes sur des projets colossaux avec des budgets conséquents », souligne Catherine Dorgnac. « Le projet de la ville de Neom est particulièrement parlant. » Depuis 2017, l’Arabie saoudite s’est lancée dans la construction d’une nouvelle ville futuriste ex-nihilo. Le coût estimé du projet est de 500 milliards de dollars. La ville, qui sera 250 fois plus grande que Paris se veut être la plus moderne au monde et sera équipée de valets robotisés, de taxis drone voire d’une lune artificielle et comprendra une ville intérieure linéaire « The Line » de 170km de long.

Malgré sa relative jeunesse face à des marchés plus matures tels que l'Europe ou l'Amérique, le Moyen-Orient peut se targuer d'un déploiement inédit de moyens et ressources autour de projets comme la ville intelligente, le développement durable ou l'énergie verte. « Énormément de choses sont en train de se construire : des solutions très poussées de digitalisation (e-gov), le transport urbain, les énergies de demain telles que l’hydrogène. Beaucoup reste encore à faire et les entreprises françaises quelle que soit leur taille peuvent y contribuer. »

Le savoir-faire français rayonne déjà au Moyen-Orient dans tous les domaines : énergie, défense, le secteur médical, l’ingénierie, les infrastructures, etc. L’expertise hexagonale est également reconnue dans le domaine du tourisme. « L’Arabie saoudite construit actuellement une autre ville, Al Ula dans la province de Médine qui a vocation à devenir une ville touristique mettant en valeur des sites préislamiques. L’expertise de la France a été sollicitée sur ce projet pour aider la commission royale à la structurer », affirme Catherine Dorgnac. Les entreprises françaises se sont également installées avec succès sur le marché du transport. Kéolis opère le tram de Lusail au Qatar, Alstom l’extension du métro de Dubaï, Vinci a construit celui de Doha.

Le transfert des compétences : un enjeu clé

Outre la réalisation de projets innovants, ce qui intéresse les pays de la zone est de d’acquérir de l’expertise technique. Les économies du Golfe demeurent fortement dépendantes au pétrole « quasiment 90 % des recettes économiques du Koweït par exemple, reposent sur cette ressource qui sera un jour épuisée », souligne l’experte. « Ces pays ont conscience de cette dépendance. C’est pourquoi ils anticipent fortement le développement en réinvestissant le pétrole et en bâtissant leur futur avec les moyens d'aujourd'hui ».

Autour de cette logique de construction, l’enjeu de transfert de compétences est clé. « La péninsule arabique est dans une logique de formation de sa population, en particulier des jeunes. La France est connue par son excellence en termes d’ingénierie et a un rôle à jouer. En termes de culture des affaires, l’humain est tout particulièrement au cœur des échanges business. Il est d’une extrême importance d’être particulièrement disponible et physiquement présent pour gagner un marché dans cette zone et construire une relation pérenne. »

« On pourrait croire à tort que seuls les grands groupes ont leur place dans ces projets mais il s’agit en réalité d’un marché à l’écoute de toute solution innovante », ajoute la responsable export de la zone. « Gaussin, une PME spécialisée dans la logistique des aéroports, accompagnée par Bpifrance, a connu une expansion massive de son activité grâce à un marché gagné au Qatar où l’entreprise propose une solution à la pointe de la technologie pour gérer au mieux les bagages dans les aéroports du pays. »

Être bien accompagnée reste clé pour une PME qui veut s’exporter vers la région. « Il faut se rapprocher des équipes de Bpifrance, du réseau des chambres du commerce, de Business France etc. qui connaissent la zone et peuvent fournir des conseils et un suivi qualifié. Il s’agit d’une région passionnante mais très concurrentielle et avec ses propres règles, par exemple en ce qui concerne les délais de négociation et de paiement ». Une fois bien entourés et avec une solution innovante à proposer, les entrepreneurs ont toutes les cartes en main pour réussir sur la zone !