Le Slip Français : 10 ans, 10 facteurs de réussite

Le Slip Français a fêté ses 10 ans en septembre 2021. Connue pour sa communication originale, son identité de marque et sa production 100 % française, la marque est un bel exemple de success-story hexagonale.

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Guillaume Gibault

Créé en 2011, le Slip Français est une référence dans le prêt-à-porter écoresponsable et l’économie circulaire. L’entreprise s’est donnée pour mission de réinventer l’industrie textile française grâce à une production locale et engagée qui fait appel aux savoir-faire régionaux. A l’occasion de son dixième anniversaire, nous revenons avec Guillaume Gibault, son fondateur et président, sur dix points qui ont marqué l’histoire de la marque. 
 
1) « Si on veut changer le monde il faut commencer par changer de slip » 
 
« Tout est parti d’un pari avec des amis », explique Guillaume Gibault. Tout le monde met des slips, alors pourquoi ne pas les fabriquer localement, en circuit court, et durablement ? Pour lui, « si on veut changer le monde il faut commencer par changer de slip ». Son projet est de recréer du lien entre l’usine et le client. Pour cela, il imagine une nouvelle gamme de sous-vêtements éco-conçus, produits sur l'ensemble du territoire grâce aux savoir-faire régionaux de l’industrie textile française. 
 
2) Made in France 
 
60 000 emplois dans l’industrie textile en 2021 en France, contre 460 000 dans les années 90. Cette baisse de 90 % des emplois dans le secteur s’explique par le moindre coût de production à l’étranger depuis 30 ans. Contre cette tendance, le Slip Français s’engage à relocaliser toute la chaine de production et à recréer de l’emploi dans la filière. 10 ans plus tard, c’est une réussite, les vêtements sont produits localement et en circuit court grâce à 29 fabricants partenaires sur tout le territoire. « Où que vous soyez en France, il y a toujours un atelier du Slip Français à moins de 250 km de chez vous », précise le président. 
 
3) « L’esprit français » 
 
Si l’entreprise porte une identité française marquée, c’est que Guillaume Gibault est très attaché à la culture de son pays. Sensible à la littérature, il a notamment été inspiré par le discours de réception de Joseph Kessel à l’Académie Française. La France y est décrite comme un pays vers lequel se tournent les lumières du monde entier pour son savoir-vivre et son ambition. Avec le Slip Français, le fondateur veut conserver cette authenticité afin de « réinventer et relocaliser le secteur du textile avec panache ». Cette identité s’incarne au travers des collections, toujours teintées de bleu, de blanc et de rouge. 
 
4) Des valeurs bien encrées 
 
Savoir-faire, savoir-vivre, savoir-fédérer et savoir-oser : à l’occasion du séminaire organisé pour les 10 ans du Slip Français, les équipes sont revenus sur ses valeurs écrites en 2015. Et force est de constater qu’elles n’ont pas changé. « Dix ans plus tard, c’est toujours ce qui nous représente, de manière très juste », affirme Guillaume Gibault. Il y ajoute le terme d’« engagement » qui anime l’esprit de l’entreprise et fait vivre ces quatre valeurs. 

5) Une communication singulière 
 
La marque doit aussi son succès à sa communication originale et sa pointe d’humour. 
Elle se fait connaître en 2012 en lançant une première campagne qui détourne les affiches des présidentielles. Avec son slogan « le changement de slip c’est maintenant », elle est la première entreprise à se positionner sur un événement de grande envergure comme celui-ci. 
Pour le fondateur, le secret d’une communication efficace est de toujours se réinventer, avec humour, pour continuer à surprendre : « quelque part on est un peu une marque média, on doit raconter des histoires ». 
 
6) 2018, l’arrivée de la culotte 
 
La collection femme voit le jour en 2018 pour répondre à la forte demande de la clientèle. Dès les premières années, la moitié de la clientèle est représentée par des femmes. En effet, d’après les chiffres relevés par l’entreprise, ces dernières achètent très régulièrement des slips pour les hommes autour d’elles. Aujourd’hui, les collections féminines représentent 15 % du chiffre d’affaires de la marque. 
 
7) 2020, une année de crises 
 
En janvier, le Slip Français est mis en cause après la publication sur les réseaux sociaux d’un « blackface » par deux de ses employés dans un cadre privé. L’amalgame avec la marque engendre une crise humaine, mais aussi juridique, de communication et de business. Après cet épisode compliqué, l’entreprise travaille pour plus d’inclusion et de diversité, notamment avec le mouvement #TechYourPlace. « J’avais à cœur de redorer notre blason, pour l’entreprise et pour les salariés » confie le fondateur.  
 
Quelques semaines plus tard, la crise sanitaire refédère les équipes qui se lancent tête baissée dans la fabrication de masques. Le Slip Français rejoint le mouvement Façon de Faire qui coordonne 1 500 ateliers pour fabriquer des centaines de millions de masques et de blouses. Guillaume Gibault est aujourd’hui le président de ce réseau d’ateliers.  
 
8) Une nouvelle entreprise à mission 
 
En 2020, le Slip Français acquiert également le statut d’entreprise à mission. Pour la marque, cette démarche permet de donner du sens et de mettre des mots sur un but commun, « c’est un outil précieux d’alignement de toutes les parties prenantes ». Sa mission : réinventer avec panache l’industrie textile française. « Ça s’inscrit dans la continuité, on ne l’a pas inventée. Elle nous va bien cette mission », souligne Guillaume Gibault. 
 
9) L’avenir du Slip, les pantoufles ? 
 
Pour ses 10 ans, le Slip Français se lance dans un tout nouveau défi avec son premier investissement industriel. L’entreprise vient d’ouvrir une usine de pantoufles pour répondre à la demande en hausse depuis la normalisation du télétravail. « C’est un marché porteur et à gros potentiel », assure le fondateur. Toujours selon Guillaume Gibault, la pantoufle requière un savoir-faire unique et historique qui s’inscrit parfaitement dans l’ADN de la marque. 
 
10) Vers toujours plus de circularité 
 
Aujourd’hui, le Slip Français ambitionne de se développer sur l’ensemble de la chaine de production pour être à la hauteur de l’enjeu de l’écoresponsabilité. Afin de « limiter l’impact écologique du métier par les circuits courts et par l’innovation de filière », Guillaume Gibault aimerait réussir à produire du vrai fil recyclé, de la laine locale, travailler plus en circularité et développer davantage la seconde main.