Retour sur Bpifrance Inno Génération (10 et 11 juin 2015)

  • 11 juin 2015
  • Temps de lecture: 5 min

Le tourisme du futur

Vacances, voyages, loisirs... Le premier atelier BIG Echo, de Bpifrance Inno Génération, de ce jeudi matin a dressé un panorama sur le tourisme de demain.

BIG ECHO 1 -  Le tourisme du futur par BIG-BpifranceInnoGeneration

1- Voyage dans le futur : les paris du tourisme de demain

Eric Blanc et Sophie Lacour ont imaginé comment les nouvelles technologies jalonneront demain le parcours touristique d'une famille. Voici ce qui vous attend quand vous voyagerez en 2020 :
L'hôtel reconnait l'arrivée de votre voiture et le portail s'ouvre automatiquement. Des robots se chargent de déplacer vos bagages à votre arrivée. Des casques de traduction simultanée suppriment la barrière de la langue avec le personnel de l'hôtel dès l'accueil. Les bornes d'accueil sont équipées d'imprimantes 3D pour vous permettre d'imprimer une bouée ou une paire de lunettes de soleil. Dans la chambre, vous pourrez choisir la couleur des rideaux mais aussi la literie, du matelas à l'oreiller ergonomique.
Yves Lacheret a évoqué la possibilité de personnaliser la restauration, avec "des imprimantes 3D adaptées à l'agro-alimentaire pour vous permettre de sculpter votre repas, avec du sucre ou du chocolat".

2- Des robots pour accompagner l'expérience touristique

Sophie Lacour a développé un scénario fiction autour d'un robot capable de préparer le voyage, d'occuper les enfants pendant le trajet en voiture, de porter les sacs lors d'une sortie shopping, et de reconstituer une visite virtuelle d'un monument.
Des robots pourraient également établir une feuille de route des visites et activités à faire en fonction du profil de chaque voyageur.
Yann Le Fichant a souligné l'intérêt des robots d'accueil capables de reconnaître et de traduire les émotions humaines, citant Pepper, le robot fabriqué par la société française Aldebaran.
Yves Lacheret estime lui que "les bornes de réception sont supprimées peu à peu car nous supprimons des formalités de check-in et chek-out. Les hôtes d'accueil peuvent ainsi se consacrer au conseil apporté aux touristes plutôt qu'aux formalités administratives."

3- Le modèle prédictif, meilleur des mondes touristiques ?

Yann Le Fichant a relativisé l'engouement pour les technologies dans l'expérience touristique : "On fantasme tous sur les techno, mais il y a des usages différents des technologies selon les gens. Les technologies auxquelles je crois pour 2015 sont très simples : la reconnaissance vocale, la suppression de la monnaie physique (d'ici à 2030) et l'homme connecté. Payer avec son empreinte digitale, par exemple. Quant au simulateur de visites, il sera utile pour préparer le voyage, mais il ne remplacera pas l'expérience. Preuve en est : 6 millions de personnes se rendent au Louvre chaque année pour voir La Joconde de leurs propres yeux."
Yves Lacheret a également rappelé le principe de réalité économique : "Connecter les chambres, d'accord, mais jusqu'où ? Il ne faut pas oublier le coût marginal de ces innovations."

4- Cinq familles de touristes en 2030

S'appuyant sur une étude récente, Yann Le Fichant a cité cinq grandes familles de touristes, que chacun peut être selon les moments :

  • le chercheur d'aisance : la personne qui a trop travaillé, et qui achète un forfait "all inclusive", qui est le client parfait pour le modèle de tourisme prédictif et les robots-conseillers de visites
  • le chasseur culturel : qui recherche l'authenticité, et des expériences uniques (en contradiction avec le modèle prédictif)
  • l'assoiffé du capital social : il ne vit pas l'événement pour l'événement, mais pour le partager sur les réseaux sociaux
  • le voyageur éthique : il fait attention à sa consommation,il ne va pas dans les pays dirigés par les dictateurs par exemple
  • le visiteur par obligation : son voyage est dimensionné par des contraintes professionnelles

5- Allier start-up et grands groupes pour innover dans le tourisme

Eric Blanc a noté qu' "il y a désormais un raccourcissement du temps entre l'idée et son industrialisation. Il faut aller vite. Le marché est en train de se structurer, et les grands acteurs se rapprochent les uns des autres. Mais une tendance à l'émergence de micro-acteurs s'observe aussi. Demain, chacun d'entre nous pourra devenir un acteur touristique des destinations qu'il connaît."
Yves Lacheret a confié pourquoi Accor a décidé de renforcer ses liens avec des start-up : "On s'ouvre aux start-up et aux PME par différentes initiatives. Nous faisons de l'open innovation pour aller chercher des idées, des modèles et des services disruptifs par rapport à nos façons de penser. Bouger l'interne d'un groupe de grande taille pour tester des pilotes, c'est plus compliqué que de nouer des partenariats avec des start-ups. De notre côté, nous leur offrons des opportunités de chiffre d'affaires. Nous menons des opérations tests, que nous renouvelons ou non selon les résultats.
Par exemple, nous travaillons avec une PME lyonnaise sur un système de douche olfactive, qui est actuellement en test dans trois Sofitel. Nous avons aussi connecté une société qui fait du partage de véhicule avec un de nos hôtels."

6- Le tourisme à la française, un savoir-faire qui s'exporte

En plus de sa casquette de président-fondateur de Paris Inn Group, Jean-Bernard Falco a été nommé "Fédérateur de la famille tourisme", par Laurent Fabius, Ministère des Affaires Etrangères et du Développement International, avec pour objectif d’inciter les entrepreneurs français du secteur touristique à exporter leur savoir-faire à l’étranger. "A l'étranger, la France a une belle image, une image exceptionnelle. Nous avons constitué une task force, dont fait partie Bpifrance, pour exporter notre savoir-faire. Nous partons au Montenegro dimanche, puis en Chine dans la province de Canton et à Hong Kong en juillet, avec une vingtaine de PME et ETI du tourisme français. Notre ambition est de créer sur place des pavillons qui permettent de faire vivre l'expérience du tourisme français dans ces pays. Nos chefs d'entreprise du secteur du tourisme ont une réelle envie d'aller s'implanter à l'étranger", a confié Jean-Bernard Falco.