Les Domaines Pierre Chavin misent sur le vin sans alcool

Mathilde Boulachin, la cofondatrice de la maison de négoce de Béziers écoule sa gamme, avec ou sans alcool, dans le monde entier.

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Elle ne fait rien comme les autres. Non seulement Mathilde Boulachin, la cofondatrice, en 2010, d'une maison de négoce en vins, est champenoise (et son associé, Fabien Gross, alsacien), et s'est installée à Béziers, mais en plus, elle a inventé le nom Domaines Pierre Chavin de toute pièce - parce qu'il sonnait bien français... Mieux encore, la jeune cheffe d'entreprise n'a pas choisi l'Hérault pour la qualité de ses vignobles, mais pour des raisons d'optimisation logistique et de sourcing... De fait, la maison Pierre Chavin, qui a toutefois acheté une cinquantaine d'hectares de vignes en Languedoc-Roussillon, qu'elle cultive en bio, achète les récoltes de plusieurs vignobles. Les produits sont ensuite travaillés, assemblés et vieillis selon des recettes maison, qui s'appuient avant tout sur des études de marché. Et enfin, elle mise, entre autres, sur les vins sans alcool. Ainsi, la société a lancé Silhouette, un sans alcool basses calories (édulcoré à la stévia) en direction des femmes. En outre, la gamme Pierre Zéro (deux blancs, deux rouges, un rosé et deux effervescents blancs et rosé), qui bénéficie par ailleurs de certifications halal, l'une sous le contrôle de la Mosquée El Waia de Constantine, délivrée en avril 2014, et l'autre, de la Mosquée d’Evry – Courcouronnes, délivrée en juin 2014, a été remarquée au dernier Salon International de l'Alimentation (SIAL).

Capacité d'innovation

Selon l'analyse de Mathilde Boulachin, les sans alcools permettent, en particulier à l'étranger, à une nouvelle clientèle de s'initier au vin. De même, la société élabore des vins cachers, sous les yeux d'un représentant du culte, et assortis d'un logo de certification du consistoire Beth Din de Paris. Par ailleurs, d'autres produits, comme une gamme de mousseux à la robe bleu ou rose, ont tout aussi séduit, notamment au salon du mariage de Paris.

Bref, la maison a une capacité d'innovation qui paraît sans limite, et ses produits - plus d'une centaine de 100 références - sont ultra-marketés. Etiquettes olfactives et réalité augmentée font partie de son image de marque. Ainsi, une fois scannée, celle de son vin rouge bio Bœuf bourguignon renvoie sur un tutoriel de la recette...

Ventes essentiellement à l'international

Avec ou sans alcool, les vins de la maison sont en quasi majorité vendus hors de l'Hexagone, en particulier en Amérique du Nord, en Scandinavie, en Chine et au Japon. Et le chiffre d'affaires s'envole : 11 millions d’euros sur 2016, contre 8 millions en 2015 (déjà en hausse de 32 % par rapport à 2014)... Une croissance qui lui a valu le trophée de la Performance Éco de l'organisation Women Equity for Growth, qui soutient l'entrepreneuriat féminin, en 2016. En parallèle, la société (15 salariés à Béziers et à Bordeaux), souhaite lever des fonds pour dynamiser encore plus sa croissance, avec un objectif d'au moins 27 millions d’euros à horizon 2020, en développant en particulier le marché.... français !

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