Lever des fonds pour lutter contre le cancer : l’expérience de Mablink Bioscience

Créée en 2018, la biotech lyonnaise Mablink Bioscience a développé un traitement contre le cancer, non-détectable par l’organisme. De quoi fédérer autour d’elle des investisseurs aux profils variés et faire naître de nouveaux espoirs chez les patients.
 

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Jean-Guillaume Lafay

« Notre technologie s’apparente à un cheval de Troie », clame Jean-Guillaume Lafay, CEO et cofondateur de Mablink Bioscience. Son innovation permet d’envoyer les traitements directement dans les cellules cancéreuses, sans être “repérés” - et donc rejetés - par l’organisme. Ils peuvent ainsi circuler plus longtemps dans le corps du patient, être plus efficaces, mieux tolérés et éviter de lourds effets secondaires. « Notre technologie fait tomber les grandes barrières qui demeuraient face à l’utilisation de thérapies ciblées contre le cancer. », explique le dirigeant de la startup deeptech. Une avancée médicale prometteuse qui séduit les investisseurs. « Tout l’écosystème scientifique, médical et financier – dont notre French Tech locale – a pris conscience des formidables avancées médicales que va permettre notre technologie », affirme-t-il.
  
Mais en plus de son innovation de rupture, la deeptech possède un autre atout pour convaincre les investisseurs : « Nous n’avions pas besoin de fonds pour financer les premières étapes de la recherche. Nous sommes « time to market », c’est-à-dire prêts à développer », explique Jean-Guillaume Lafay. Pour son premier tour de table, Mablink a réalisé une levée de fonds de 4 millions d’euros auprès de 6 investisseurs en capital-risque. Parmi eux, on retrouve aussi bien des spécialistes de la deeptech, que des grands acteurs du financement de la santé. « Je souhaitais avoir une syndication et j’aime la coloration de notre panel d’investisseurs, qui est représentative de l’entreprise », se réjouit le CEO.

« Nos investisseurs nous accordent une grande confiance sur l’emploi des fonds »

Si aujourd’hui la fluidité des échanges au board est bien là, l’entrepreneur ne nie pas pour autant la complexité de la levée de fonds. « La phase de due diligence est éprouvante, mais permet de jauger toutes les parties en présence. La réussite d’un tour de table passe par une bonne phase d’audit, qui jette les bases de la communication et de la coopération future », analyse Jean-Guillaume Lafay

Il faut dire que réunir 6 investisseurs aux sensibilités différentes autour de la table change la donne pour Mablink et son dirigeant. « Nos investisseurs nous accordent une grande confiance sur l’emploi des fonds. En échange, je les sollicite beaucoup. Je veux bénéficier de leur réseau, de leur savoir-faire, pour accélérer », ajoute Jean-Guillaume Lafay. Avec leur arrivée au capital en avril 2021, la deeptech peut désormais se concentrer sur le développement de ses propres candidats-médicaments contre le cancer. « Nous allons aussi commercialiser notre technologie au travers de partenariats avec des entreprises expérimentées », conclut le dirigeant.