Proche et Moyen-Orient : comment aborder ces pays ?

  • 18 septembre 2015
  • Temps de lecture: 5 min

Liban : un marché et une plateforme d’affaires favorables aux PME

« Pensez Liban ! » insiste Henri Castorès, directeur Business France du pays. Malgré son étroitesse, le Liban est accessible pour les PME et les ETI et comporte des risques limités. Egalement plateforme d’affaires, le pays est une excellente porte d’accès pour la région et l’Afrique au travers des réseaux d’affaires qui opèrent depuis Beyrouth.

Existe-t-il aujourd’hui des opportunités pour les PME et les ETI françaises au Liban ?

En dépit de sa petite taille, équivalente à celle de la Gironde pour une population de 4,5 millions d’habitants, le Liban est une destination de choix pour les entreprises françaises qui y sont très bien perçues. La France se place parmi les premiers fournisseurs du pays et y tient des positions solides avec, en fonction des années entre 6% et 8% de parts de marchés ! Les PME représentent plus de 90 % des exportateurs français vers le pays du Cèdre et tirent profit de cette étroite relation qui s’est tissée tout au long de notre histoire.

Dans ce pays, le secteur privé porte l’économie, même s’il convient de rester en veille sur les grands projets.

Quels secteurs offrent des débouchés aux entreprises françaises ?

Les PME et ETI peuvent se positionner sur de nombreux secteurs, comme la construction, le bâtiment qui représente 10 % du PIB du pays. Le luxe, la beauté, le bien-être sont également très porteurs avec des parts de marché qui atteignent 30 % pour les produits français : des entreprises, comme Marbella ou Beauty Med, success stories, peuvent en attester ! Le secteur de la franchise se porte également très bien ainsi que le secteur de la santé où une grande majorité de médecins libanais, qui se sont spécialisés en France, prescrivent naturellement nos solutions ! L’agroalimentaire, qui compte pour 10 % des exportations françaises, reste porteur pour les produits gourmets et sur les segments du bio ou de la diététique. Le secteur des TIC (technologies de l’information et de la communication) est par ailleurs demandeur de collaboration avec les entrepreneurs français. Le Liban tient également de bonnes positions dans la région sur les domaines des médias et de l’audiovisuel avec, là aussi, des débouchés pour les Français.

Nous invitons, enfin, les entreprises à adopter une stratégie qui va bien au-delà de la simple approche marché. Le Liban est en effet une bonne plateforme d’affaires, c’est-à-dire une source d’opportunités commerciales pour les entreprises, grâce aux opérateurs basés à Beyrouth qui rayonnent dans la région, voire au-delà. Grands entrepreneurs, les Libanais disposent en effet de larges réseaux au Moyen-Orient et, de plus en plus en Afrique.

Comment trouver un partenaire sur place ?

Business France Liban est à la disposition des entreprises qui souhaitent se développer sur ce marché ! L’équipe connaît parfaitement les réseaux locaux, facilitant l’export et réduisant les délais. Les salons internationaux sont également un bon moyen d’approcher les Libanais qui voyagent beaucoup dans le monde et notamment en France.

Comment travailler sur place ?

Les Libanais ont un sens inné des affaires. Leur renommée remonte à l’époque phénicienne. Il faut savoir rechercher le bon partenaire, d’où l’importance de recourir à l’accompagnement par des structures comme Business France. Il existe plusieurs formes pour travailler sur place, comme la recherche d’un agent, distributeur, l’ouverture d’un bureau ou de structures plus lourdes, telles la succursale ou la filiale.

Bien qu’à la croisée du monde oriental et occidental, les Libanais sont avant tout méditerranéens qui aiment les relations de proximité, presque amicales. Ils ont également un sens du contact aigu et la plupart des chefs d’entreprises manie notre langue à la perfection et connait parfaitement notre culture : des points forts pour faciliter nos échanges. Les entreprises sont plutôt familiales et une fois la relation bien établie, celle-ci peut perdurer dans le temps. La clé du succès : s’investir dans la relation, y aller, les inviter.

 

Existe-t-il des spécificités juridiques ?

Le cadre juridique et réglementaire est proche de celui de la France. Le droit y est très peu évolutif. Les accords verbaux peuvent être pris avec confiance, mais le recours à un professionnel du droit est fortement suggéré pour les contrats.
En matière douanière, le pays n’impose pas de contraintes particulières. La livre libanaise est indexée au dollar. Les transactions s’effectuent majoritairement dans cette devise. Les Libanais sont bons payeurs dans l’ensemble et les défauts de paiement sont rares.

Quels conseils donneriez-vous aux entrepreneurs français souhaitant faire du business au Liban ?

Le Liban est une source d’opportunités pour les entreprises françaises à 3 200 km de Paris ! Si le marché peut paraître étroit, il offre de multiples opportunités ailleurs. Il faut dépasser les clichés. En dépit d’un contexte régional complexe, il y est très facile de faire des affaires : les Libanais nous apprécient et apprécient notre savoir-faire. Leur penchant pour la France est souvent inconditionnel ! Et, force est de constater, qu’ils nous emportent volontiers dans leurs bagages !