Méthanisation : Sublime Energie mise sur la liquéfaction et l’approche circulaire

Spin-off de MINES ParisTech-PSL, Sublime Energie est l'une des toutes premières sociétés à mission. Sa technologie unique au monde de liquéfaction de biogaz pourrait permettre de faire éclore de nouvelles filières circulaires dans les campagnes de France. Explications.

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« Il est temps de mettre les énergies fossiles au musée ». Grâce à sa récente levée de fonds de 1 million d’euros, Sublime Energie va s’atteler au développement de la méthanisation à grande échelle. A l’origine de la startup deeptech, deux anciens d'Areva et Vallourec - Bruno Adhémar et Nicolas Bréziat – et un chercheur – Rodrigo Rivera Tinoco qui se sont rencontré sur les bancs de MINES ParisTech. L'idée leur est venue après une rencontre avec un agriculteur breton, en pointe sur le sujet qui se demandait « s'il était possible d'imaginer une technologie permettant de livrer facilement du biogaz d'une petite exploitation éloignée des grands réseaux gaziers ou routiers. C'était une super idée », se souvient Bruno Adhémar, le président de Sublime Energie.

Si le trio résout l'équation, cela ouvre surtout la voie au déploiement à grande échelle de la petite méthanisation dans les exploitations agricoles françaises. Leur solution : liquéfier sur place le biogaz issu de la méthanisation. Avec l'aide du Centre d’efficacité Énergétique des Systèmes (CES) de MINES ParisTech, ils ont pu développer la technologie adéquate. Devenu liquide, le biogaz occupe en effet une place très réduite et peut être aisément transporté.

Une levée de fonds d'un million d'euros pour déployer l'innovation

Une innovation qui a des airs de révolution. Car, il suffirait d'installer un petit méthaniseur, un conteneur de prétraitement et une citerne cryogénique à demeure dans chaque exploitation. Une fois la citerne remplie de biogaz liquéfié, un camion viendrait la remplacer. Puis, dans des hubs adossés à des stations-services maillant le territoire, Sublime Energie séparerait le bioCO2 du biométhane, ce dernier venant alors directement alimenter la station et fournir des véhicules divers en bioGNV, un carburant qui permet de réduire de 80 % les émissions de CO2, selon GRDF.

 « Nous fournissons un biométhane pur pour des véhicules propres d'avenir et résolvons dans le même temps un problème du monde agricole en lui apportant une nouvelle source de revenus significative », s'enthousiasme Bruno Adhémar, qui, pour ces raisons, a souhaité que l'entreprise devienne une société à mission (ndlr : officiellement la huitième créée en France). Après avoir sorti un démonstrateur en 2020, un pilote de laboratoire sera testé cette année, puis, en 2022, un démonstrateur d'échelle 1, pour lequel la startup vient de remporter le concours d'innovation i-Nov de l'Ademe. Enfin, un démonstrateur systémique sera testé à plus grande échelle en 2023. La société vient de réussir une première levée de fonds d'un million d'euros et en prévoit déjà une seconde l’an prochain. 

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