Innovation managériale

  • 16 juillet 2015
  • Temps de lecture: 2 min

Nicomatic : plus d'autonomie pour le personnel, plus de production pour l'entreprise

A la tête de Nicomatic, une entreprise de micro-connectique œuvrant dans les secteurs de l’aéronautique, de la défense et du spatial, Julien Nicollin est persuadé que la productivité et l’innovation passent par moins de contrôles et une plus grande capacité d’initiative des équipes.

Une autonomie accrue

Alliant le modèle de management Lean (sans gaspillage) à une volonté d'innovation, Nicomatic fait partie des entreprises que l'on cite en exemple lorsque l'on parle de nouveaux modes d'organisation managériale. Julien Nicollin, Pdg de la structure familiale, a souhaité réduire à deux le nombre de niveaux de hiérarchie dans son entreprise. Le personnel, comptabilisant 150 employés en France, est désormais divisé en équipes de 5 à 7 personnes fonctionnant en autonomie accrue : ces derniers choisissent leurs horaires de travail, partagent les responsabilités d'organisation, de sécurité ou de contrôle qualité. Les managers, toujours présents au sein de l'entreprise, ont abandonné leurs prérogatives de « commande puis contrôle », pour devenir des « coaches », détaille Julien Nicollin.

Quatre fois plus rapide que ses concurrents

 Nicomatic réalise 85 % de ses 25 millions de chiffre d'affaires à l'international.

Les effets se font ressentir aussitôt. En abandonnant une organisation verticale pour une organisation « en réseaux », la société est devenue quatre fois plus rapide que ses concurrents, capable de fabriquer un produit en une semaine. « La première année, on a gagné 20 à 25 % de productivité » se souvient Julien Nicollin. « Mais surtout, on gagne en souplesse, en réactivité. On ne ferme pas pendant les fêtes de fin de d'année ou au mois d'août et on a un chiffre constant sur douze mois ».
C'est dire toute l'importance de l'humain dans l'entreprise. Plus de liberté implique plus de confiance, une meilleure ambiance, mais aussi plus d'implication personnelle, constate le Pdg : « Un de mes plus grands plaisirs est de passer dans la société et découvrir que des personnes travaillent sur des projets que j'ignore, qui découlent de leurs propres décisions. »
Le groupe, profitant de la croissance de ses marchés sectoriels, connaît un fort développement. Après le rachat de l'entreprise Podiatec en 2013, il multiplie les ouvertures de filiales (Turquie, Corée du Sud...) et étend son siège de production situé à Bons-en-Chablais en Haute-Savoie. Présente dans 54 pays, en particulier sur les marchés américains et chinois, la société réalise 85 % de ses 25 millions de chiffre d'affaires à l'international. « Notre stratégie est de devenir leader de la micro-connectique en environnement sévère », annonce Julien Nicollin.