Les objets connectés

  • 14 avril 2015
  • Temps de lecture: 2-3 min

Objets connectés : une révolution en marche !

Bpifrance organisait, le 24 mars 2015, une rencontre stratégique en présence des acteurs de la filière des objets connectés. Au programme de cette rencontre : échanges sur les enjeux du secteur, dernières tendances, démonstrations, sécurité des objets ou encore les opportunités de croissance.

Objets connectés

Objets connectés : une véritable révolution industrielle

Gilles Babinet, digital champion et Philippe Magarshack, executive vice president de STMicroelectronics et président du Pôle Minalogic, ont ouvert cette rencontre. Leurs discours complémentaires ont mis en évidence le « boom » des objets connectés.

Les objets connectés sont partout : villes connectées, maisons connectées, voitures connectées, santé connectée… Dans ces conditions, comment prendre un avantage stratégique sur un marché mondial.
 Pour Gilles Babinet, les objets connectés ont « un super potentiel » mais « il faut penser de manière différente (…) et sortir d’une vision technologique isolée pour développer de nouvelles logiques », pour que la filière émerge véritablement et durablement en France. Philippe Magarshack a quant à lui souligné la nécessité de construire des partenariats solides pour ne pas rater le potentiel de l’internet des objets et développer l’écosystème français.

Concevoir de nouveaux produits 

Pour fabriquer des objets connectés, il est nécessaire en premier lieu de se poser les bonnes questions : quel usage pour mon produit ? Comment le « smartifier » ? Quelle norme de communication choisir ? Quel type de sécurité intégrer ? Quel modèle d’affaire choisir ? Comment trouver le bon sous-traitant ?

Pour répondre aux interrogations des concepteurs de ces nouveaux produits de multiples initiatives ont vu ou devrait voir le jour :

  • Usine IO, espace de prototypage dans le 13e arrondissement de Paris propose aux porteurs de projets de venir y concevoir des pièces uniques.
  • Le Pôle Minalogic de Grenoble propose, via le programme Easytech, de soutenir les PME en leur donnant accès à des laboratoires prestigieux pour tester leur idée , accélérer leur programme de R&D et mettre leur produit sur le marché.
  • Enfin, La Cité des Objets Connectés, projet unique en France, porté par la société Eolane, doit ouvrir ses portes à Angers en mai 2015. Objectif : « rassembler en un même lieu des compétences transversales pour réaliser des objets de A à Z ». Imaginée dans le cadre du plan « Objets Connectés » de la Nouvelle France industrielle, elle devrait abriter un centre d’innovation et une usine de production qui permettront aux start-up d’y développer des projets en mode collaboratif.

Toutes ces initiatives ont un point commun : créer des partenariats et rassembler des compétences pour permettre l’émergence d’un véritable écosystème des objets connectés en France.

Les objets connectés et leur sécurité

« Les menaces cybers sont multiples et quotidienne » affirme Vincent Strubel, sous-directeur de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI). Il distingue quatre types d’attaque : le cyber-racket, la déstabilisation, l’espionnage et le sabotage. Celles-ci menacent la souveraineté et de développement économique des entreprises. Or les objets connectés sont peu supervisés (pas de mises à jour de sécurité systématique, pas de surveillance…), ont peu de ressources pour la sécurité et sont de plus en plus présents dans des infrastructures critiques. Ils sont donc une cible de choix pour la captation de données. Ainsi, intégrer les objectifs de sécurités, tout au long de la conception d’un nouvel objet connecté, est un facteur de différenciation sur le marché.
Philippe Loudenot, fonctionnaire de sécurité des systèmes d’information (FSSI) des Ministères des Affaires Sociales et de la Santé, a quant à lui, rappelé que, dans le domaine de la santé, le marché des objets connectés connait un essor fulgurant. Pacemaker, pompe à insuline, application mobile connectant patients et soignants,… Ces objets courent le risque d’être rendu indisponible, et les données qu’ils contiennent peuvent être récupérées et piratées à distances. Ainsi la sécurisation des données est bien un enjeu majeur de l’internet des objets.

International : vers la croissance des objets connectés

Le marché des objets connectés est un marché mondial. Les concepteurs de ces objets doivent donc penser global, à l’image de Sigfox qui a l’ambition d’être « le plus grand opérateur mondial de l’internet des objets ». Et même si certains acteurs de la filière mettent en évidence un manque de savoir-faire industriel en France ou l’absence de flexibilité des sous-traitants, d’autres soulignent l’intérêt de travailler avec des partenaires proches géographiquement, parlant la même langue pour la simplification des échanges.