Olivier Vaury de ManoMano commente les levées de fonds successives de la licorne

En moins de deux ans, la marketplace dédiée au bricolage a enchaîné deux levées de fonds, 125 millions d’euros en janvier 2020, et la dernière, en juillet qui lui a permis de réunir 300 millions d’euros.  

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mano mano - Olivier Vaury

Deux levées de fonds et trois confinements plus tard, ManoMano confirme ses ambitions stratégiques. Avec une crise sanitaire qui semble avoir ancré le bricolage dans les habitudes des Français, l’entreprise a doublé son volume d’affaires entre janvier 2020 et aujourd’hui pour atteindre 1,2 milliard d’euros. « Nous ne sommes qu’au début de l’aventure et voyons bien plus loin que le milliard », précise Olivier Vaury, CFO de ManoMano qui perçoit dans cette croissance une confirmation des axes de développement stratégiques de son entreprise.  

Depuis janvier 2020 et sa levée de 125 millions d’euros, la désormais licorne semble d’ailleurs remplir les objectifs qu’elle s’était fixés. D'abord, en accélérant à l’international. Le groupe a réussi à afficher une croissance à trois chiffres en Angleterre et en Allemagne l’année dernière. Deuxième priorité, développer un panel de services destinés aux professionnels du secteur. « Le B2B est un marché prometteur et 1 artisan du bâtiment sur 5 en France possède désormais un compte chez nous. Notre ambition est de les accompagner, pour mieux gérer leur business dans toutes ses dimensions. » Troisième chantier, la construction d’un réseau logistique en Europe, “ManoMano Fulfillment”. Pari tenu : le réseau a ouvert en Italie et en Espagne, après un lancement réussi en France fin 2018.  

1 000 recrutements, et une politique du 100 % télétravail  

Enfin, ManoMano affiche des ambitions fortes en matière de services et de conseil, aussi bien en direction des marchands présents sur son site que de ses clients. « Nous avons augmenté la visibilité des marchands auprès de notre audience de 50 millions de visiteurs uniques chaque mois - sur nos sites en France, Italie, Royaume-Uni, Espagne et Allemagne combinés. Côté services, nous voulons aider les clients dans la réalisation de leurs projets, de l’inspiration à l’exécution, en passant par le conseil », détaille Olivier Vaury. 

Alors, si tous les objectifs semblent atteints et la croissance au rendez-vous, pourquoi donc ManoMano a-t-il levé 300 M€ supplémentaires en juillet dernier ? « Pas de changement stratégique en vue », s’amuse Olivier Vaury, à qui l’on demande si la crise a changé les priorités du groupe. En réalité, il s’agit plutôt de poursuivre les stratégies déployées depuis début 2020. « Nous avons un marché adressable de 400 Md€ devant nous : 200 Md€ sur le B2B, 200 Md€ sur le B2C. Nous voulons nous renforcer sur nos marchés et produits existants et poursuivre la digitalisation d’un marché qui l’est très peu. » 

Un programme ambitieux, pour lequel le groupe, qui compte 870 personnes, prévoit 1 000 recrutements supplémentaires au cours des prochains 18 mois. « Nous proposons le 100 % télétravail à ceux qui le souhaitent. Cela va nous permettre de rechercher les talents là où ils sont, en France et en Espagne. Un vrai challenge pour nos RH mais aussi un vrai facteur de différenciation ! », conclut le directeur financier du groupe.