Tourisme un secteur innovant qui doit se réinventer

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Plan Relance Tourisme : un guichet unique pour les entreprises du secteur

Pour soutenir les acteurs de la filière Tourisme, Bpifrance et la Banque des Territoires, en collaboration avec les Ministères de l’Économie et des Finances et de l’Action et des Comptes Publics, et les Régions de France ont développé une plateforme pour donner accès de manière simple et rapide aux dispositifs publics de soutien aux entreprises du secteur.

[Publié le 14/05/20 à 15h30 et modifié le 18/05/20 à 16h19]

Toutes les aides, en un clic. Depuis ce matin, les entreprises de la filière tourisme peuvent se rendre sur le site www.plan-tourisme.fr. Après avoir répondu aux 4 critères d’éligibilité, l’entreprise accède à l’ensemble des aides, (financement, accompagnement...) qui lui sont dédiées en fonction de sa taille, ou de sa région par exemple.

Pour Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance : « Bpifrance, acteur historique du financement des entreprises du Tourisme s’est mobilisé pour les entrepreneurs du secteur dès le début de la crise du Covid-19 avec l’activation de mesures d’urgence dès le 13 mars. Notre connaissance fine des entreprises du secteur nous permet d’identifier que cette crise sera un accélérateur de transformations profondes déjà initiées, notamment en matière environnementale, digitale et de ressources humaines. Cette accélération des transformations va requérir des investissements en équipements, en technologies et en formation des équipes. Le prêt tourisme, porté de 100 millions à 1 milliard d’euros, conjugué au plan d’investissement porté de 100 à 500 M€, ainsi qu’à l’objectif d’accompagnement massif des chefs d’entreprise du secteur permettront d’y répondre »

Une initiative qui vient compléter la batterie de mesures annoncées par le Premier ministre ce jour pour endiguer la crise. Érigé en « priorité nationale », le secteur devrait bénéficier d’un « plan Marshall » de 1,5 milliard d’euros pour compléter les aides déjà mises en place par le gouvernement. A date, 95 % des entreprises de la filière ont déjà eu recours au chômage partiel, 60 % des bailleurs ont accepté un report des loyers sans pénalité et 6,5 milliards d’euros de prêts garantis par l’Etat (PGE) ont été pré-accordés à 65 000 entreprises. Au total, l'ensemble des mesures gouvernementales représente « un engagement de plus de 18 milliards d'euros pour les finances publiques: c'est sans précédent, c'est massif, c'est nécessaire », a annoncé Edouard Philippe jeudi dernier. 

Des aides sur-mesure pour le secteur

Les mesures mises en place par Bpifrance :

  • Bpifrance porte la capacité totale du prêt Tourisme à 1 Md€ et augmente son montant maximum à 2 M€.
  • 400 M€ de report de 12 mois des échéances de prêts accordés par Bpifrance aux entreprises du secteur
  • 500 M€ d’euros seront investis par Bpifrance en fonds propres et quasi-fonds propres dans les entreprises du secteur
  • 1 500 chefs d’entreprises bénéficieront d’un accompagnement spécifique par Bpifrance s’appuyant sur du conseil, de la formation et des programmes d’accélération

De son côté, la Banque des Territoires va mobiliser 1,7 milliard d’euros en action de trésorerie, en fonds propres et en dette afin d’accompagner l’évolution et le renforcement de la filière touristique d’ici l’accueil de la Coupe du monde de Rugby en 2023, et des Jeux Olympiques en 2024.

Le tourisme : une priorité nationale

« La France est rentrée dans cette crise en étant première en matière de tourisme et elle doit le rester », a rappelé cette semaine Jean-Baptiste Lemoyne, le Secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères. Représentant près de 9 % du PIB et 2 millions d’emplois directs et indirects, le tourisme reste l’un des premiers secteurs de l’économie française.
Mais c’est aussi le secteur le plus fortement impacté par la crise. Une étude du cabinet Roland Berger estime l’impact de la crise à 40 % de baisse du chiffre d’affaires 2020 et à 64 % de baisse de la profitabilité (EBE) du secteur. Les mois de mai et juin, considérés comme « perdus » par les sondés, confirment l’hypothèse d’une reprise qui se voudra lente, avec un effet de crise ressenti a minima jusqu’en 2021, voire 2022.