Europe centrale et orientale, Russie : des marchés si proches, à saisir !

  • Temps de lecture: 2 min

Pologne, un marché concurrentiel ouvert aux entreprises matures à l’export

Entrepreneurs, pensez à l'Europe de l'Est ! A la Pologne ! En effet, les fonds européens, les investissements étrangers et une consommation en hausse constituent les clefs de la croissance spectaculaire que connaît l’économie polonaise. Dans ce contexte, les PME et ETI françaises ont une belle carte à jouer à condition d‘avoir bien conscience qu’elles arrivent sur un marché mature et concurrentiel comme l’explique Michel Lodolo, directeur pays chez Business France.

Quelle est la situation économique de la Pologne aujourd’hui ?

La Pologne, c’est d’abord un marché de 38 millions d’habitants, tiré par trois facteurs de croissance.

Drapeau UE

Le premier facteur, ce sont les fonds européens. Pour la période 2014-2020 l’Union a débloqué 82,5 milliards d’euros sur les fonds structurels, auxquels il faut ajouter plus de 32 milliards d’euros au titre de la Politique agricole commune.

Le second facteur de croissance, ce sont les investissements étrangers. Depuis 2004, cela représente 170 milliards d’euros, dont 21 milliards pour la France. Ces investissements représentent 8,5 % des emplois du pays, 1,5 % pour ce qui est des seuls investissements français.

Enfin, la consommation des ménages est importante, en hausse de 3,5% en moyenne annuelle.

Picto croissance

Le pays enregistre des taux de croissance assez élevés : pour 2017, la prévision est à 3,5 %. Le chômage a chuté, passant de plus de 10 % en 2012 à moins de 4,5 % aujourd’hui. Le salaire minimum était à 380 euros en 2012, il est à 510 euros aujourd’hui avec un salaire moyen brut à 1 000 euros. La faiblesse du taux de chômage crée des tensions au niveau de l’emploi, la Pologne accueille 1,5 million d’Ukrainiens. Les exportations polonaises ont été dopées, elles sont désormais supérieures aux importations, 184 milliards contre 179 milliards. L’Allemagne reste de loin le principal importateur et exportateur avec environ 25 % des échanges. La France, elle, est le 4e client de la Pologne et le 6e fournisseur.

Quels sont les principaux secteurs d’activité porteurs pour les entreprises françaises ?

Parc auto1

Avec près d’un tiers du PIB, l’industrie est un pôle important. L’industrie automobile bénéficie d’une position forte à l’échelle internationale avec la présence de nombreux constructeurs (General Motors, Volkswagen, Toyota, FIAT, Volvo, Mercedes, MAN, Solaris) et équipementiers (Valeo, Faurecia, Good Year, Michelin, Hutchinson, Bridgestone). Le secteur compte plus de 1 000 entreprises dont 300 avec des capitaux étrangers.

Picto Aeronautique

Installé dans le Sud-Est du pays, le pôle aéronautique constitue un bassin industriel important lui aussi, avec la présence de tous les grands avionneurs ou constructeurs de moteurs, au total plus de 250 sociétés. Le secteur repose notamment sur la production d’avions et d’hélicoptères ainsi que sur la production de sous-ensembles.

Il y a aussi une forte présence des industries mécaniques et il ne s’agit pas forcément des délocalisations. Nous avons des exemples de pièces envoyées de France pour être usinées, qui repartent en France subir un traitement de surface, et qui repartent en Pologne ; la logistique n’est pas très chère.

Le secteur de l’environnement est également en plein développement, le pays commence à devenir un peu plus écologique. Il a des besoins en matière de dépollution, de traitement des déchets, de tri optique, d’évacuation des boues, de traitement des eaux…
Les autres principaux secteurs sont les transports et l’agriculture, avec pour cette dernière des besoins par exemple dans la nutrition animale, le machinisme agricole ou les agroéquipements. Il ne faut pas oublier non plus tout ce qui est high-tech, les ventes de logiciels notamment.

Mais ces marchés sont–ils réellement accessibles aux PME françaises ?