Recrutement : l’intelligence artificielle, un outil au service de l’humain ?

L’Intelligence Artificielle (IA) facilite le travail des recruteurs en automatisant certaines tâches à faible valeur ajoutée. Pour trouver la perle rare, elle représente un atout à condition que l’humain reste au centre des échanges.

  • Temps de lecture: 2 min

L’IA se fait une place de plus en plus grande dans le secteur des ressources humaines. En 2017, 49% des entreprises prévoyaient déjà d’y avoir recours dans leur processus de recrutement, d’après l’étude Talent acquisition: Enter the cognitive recruiter réalisée par le cabinet Deloitte. Ces technologies interviennent à différentes étapes du processus d’embauche pour décortiquer et sélectionner les CV, faire passer le premier entretien et évaluer le discours des candidats.

A lire aussi : Intelligence artificielle générative

Une aide à la sélection de profils

L’IA est un outil efficace de sourcing et de présélection de candidatures, qui permet de mieux identifier les talents en adéquation avec le poste à pourvoir (sites de matching, applications de géolocalisation…). Preuve en est avec le groupe RH&M, qui utilise les services d’HelloWork, société spécialisée dans l’IA du recrutement. « Nous recevions de moins en moins de candidatures pertinentes, de quoi être sérieusement inquiets », raconte Delphine Lancel, directrice associée de cette TPE parisienne qui anime des réseaux de DRH. « Grâce à l’IA, j’ai reçu de nombreux CV, tous différents mais conformes à nos attentes. J’ai été impressionnée par la qualité et la variété des candidatures reçues, et ainsi par la puissance de cette technologie. Le sourcing est si qualitatif qu’il semble être le fruit d’une sélection humaine. C’est ce dont on avait toujours rêvé mais qu’on n’arrivait pas à faire », poursuit-elle. S’appuyant sur un système de mots-clés et des critères de proximité, la technologie valorise les compétences plutôt que le diplôme, l’école ou le secteur d’activité.

Selon une étude réalisée en France par le cabinet de recrutement Robert Walters, l’IA serait synonyme de gain de temps et d’argent pour 41 % des recruteurs. Elle a permis à RH&M de recruter en moins de 30 jours 3 personnes en CDI avec seulement 2 offres diffusées sur les plateformes – et une dizaine de salariés depuis 1 an et demi.

Vers le recruteur augmenté ?

Mais d’après le cabinet Robert Walters, 62% des candidats pensent que « l’usage de l’intelligence artificielle dans le processus de recrutement présente un risque de déshumanisation ou de manque de personnalisation ». Dans quelle mesure un robot peut-il apprécier la dimension culturelle de notre façon de parler et des éventuelles déficiences d’un candidat (appréciation d’un silence, évaluation d’une personne bègue ou au débit de parole lent…) ? Ainsi, il est nécessaire d’utiliser l’IA à bon escient pour préserver l’expérience candidat et éviter tout risque de dérapage. « Loin de remplacer le recruteur, l’IA le supplée, enrichit sa valeur et le rend plus stratégique », souligne Delphine Lancel, rappelant que « rien ne vaut une bonne discussion ». Si cet outil peut s’avérer très utile et performant, la prise de décision finale reste bien entre les mains de l’employeur.