Rencontres économiques d’Aix-en-Provence : ces jeunes pousses qui inventent le monde de Demain

La 18e édition de ce rendez-vous incontournable de réflexion et de débat a accueilli pour la première fois un village de start-up. Visite guidée de quelques innovations technologiques, réunies sous la bannière « Demain », qui illustrent une économie et une industrie en plein bouleversement.

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C’est un coin brûlant de Provence qu’ont choisi nombre de pépites, venues des quatre coins de France, pour exposer leurs dernières innovations, au sein du « village start-up », planté du 6 au 8 juillet par Bpifrance lors des 18e Rencontres économiques d’Aix-en-Provence. Une première pour cet événement, organisé par Le Cercle des économistes, qui, tous les ans, réunit des décideurs et des experts éminents pour débattre des thèmes économiques du moment. Cette année, les « Métamorphoses du monde » ont été à l’honneur. Rassemblées sous la bannière « Demain », une quinzaine de jeunes entreprises ont ainsi incarné les grands enjeux du futur identifiés par Bpifrance.

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Bâtir les territoires de demain

A chaque enjeu ses défis… et ses solutions. Pour bâtir les territoires de demain, la start-up parisienne OpenDataSoft est venue présenter dans la cité provençale ses plateformes dévolues à l’ouverture et au partage des données. Qu’ils soient publics, à l’instar des collectivités, ou privés, notamment dans le secteur des transports et de l’énergie, les clients de la jeune pousse se comptent aussi bien en France qu’au-delà des frontières hexagonales, dans pas moins de 17 pays. Quelques pas plus loin, l’équipe de Biltoki (en basque, « l’endroit qui rassemble »), qui crée des halles de marchés en rassemblant les producteurs artisanaux locaux dans l’optique de redynamiser des quartiers, vise elle aussi l’international. La société familiale, basée à Anglet, au cœur du pays basque, exploite cinq halles gourmandes dans le sud-ouest, projette d’en ouvrir 20 autres en France et ambitionne de devenir leader européen dans son domaine, tout en déployant une offre de formation pour les métiers de bouche et un espace de co-working dans les Halles de Bacalan à Bordeaux.

Réussir la transition écologique et énergétique, nourrir l’humanité

De son côté, la start-up de l’économie sociale et solidaire Reverdir, incubée à Bond’innov, expliquait avec enthousiasme le fonctionnement de son hydrorétenteur biosourcé - autrement dit, un réservoir d’eau placé à la racine des plantes qui permet de maintenir l’irrigation, de préserver les ressources en eau, de réhabiliter des terres et des forêts dégradées, de mieux stocker du carbone organique dans les sols sans oublier d’améliorer les revenus des agriculteurs - bref de rendre l’agriculture plus durable et solidaire…

Pendant ce temps-là, Ynsect suscitait l’intérêt avec ses protéines alternatives pour une alimentation durable. De fait, la PME basée à Evry élève et transforme le Tenebrio Molitor, également appelé vers de farine, pour produire des protéines et des huiles destinées à l’aquaculture et à la fabrication de la nourriture pour animaux de compagnie. Après avoir entièrement automatisé son usine à Dole, l’entreprise, forte d’une centaine de collaborateurs, cherche à lever des fonds pour en construire prochainement une deuxième…

Faciliter la mobilité

Autre enjeu d’avenir qui se construit aujourd’hui, celui de la mobilité, illustré par la navette intelligente d’Easymile, une pépite toulousaine de 120 collaborateurs qui conçoit des logiciels pour rendre les véhicules autonomes. Les visiteurs des Rencontres d’Aix ont ainsi pu monter à bord d’une EZ10, fer de lance de la start-up, commercialisée dans plus de 20 pays à travers la planète : de la Norvège, championne du véhicule électrique, à la Chine en passant par les Etats-Unis. De quoi motiver l’ouverture de bureaux à Denver, Berlin, Singapour et Melbourne. Quant à Gyrolift, c’est en associant un gyropode et un module robotique que la jeune pousse parisienne a mis en place une nouvelle solution qui facilite la mobilité en permettant de transporter des personnes aussi bien valides que handicapées, que ce soit en position assise ou debout. Elle devrait être prête pour une commercialisation d’ici fin 2018, dans un premier temps en BtoB.

Répondre à l’épanouissement de l’individu

Une projection holographique interactive aimantait pour sa part les regards en direction du stand d’Orbis Holographics, incubée à STATION F à Paris et soutenue par LVMH. Vitrines, statues ou murs holographiques… sont quelques déclinaisons de ces illusions optiques servant de support à une communication ludique, et qui ont d’ores et déjà séduit des marques telles que Thalys. Autre innovation au service de l’épanouissement, celle des Franjyines, qui a inventé une alternative à la perruque, composée de franges et d’un turban thermorégulateur, s’adressant aux personnes atteintes de cancer. C’est en effet en ayant souffert elle-même de cette maladie, et ne supportant pas la perruque, que Julie Meunier a eu l’idée de lancer l’an dernier à Nîmes cette prothèse capillaire qui connaît un franc succès : selon la jeune entrepreneure, le produit comptabilise quelques 2 500 commandes et suscite un vif intérêt à l’étranger.

Vivre et vieillir en bonne santé

Il fallait patienter longtemps en file indienne devant le stand de H4D pour tester sa cabine connectée, un espace médicalisé que la jeune pousse parisienne installe dans les entreprises pour permettre des téléconsultations par des médecins, que ce soit dans le cadre de la médecine de soins, la médecine du travail ou des programmes de prévention. Une cinquantaine ont à ce jour été déployées en France, en Italie et au Portugal, sur le mode d’un abonnement mensuel pour l’entreprise cliente. La société a en outre récemment obtenu l’agrément de la FDA (Food & Drug Administration), nécessaire pour lui ouvrir les portes du marché américain. Son stand côtoyait celui de la toute jeune Meditech, fondée cette année à Bordeaux qui, elle, espérait nouer un maximum de contacts pertinents pour proposer sa solution de traçabilité des médicaments à partir d’une application scannant les QR codes. La cible ? Les laboratoires pharmaceutiques, notamment ceux qui exportent en Afrique de l’Ouest, une zone très touchée par la contrefaçon.

Créer l’entreprise et le travail de demain, repenser la formation initiale et continue

Un autre coin du village s’est transformé en un espace de réunion, grâce à la pépite rennaise Klaxoon et son tout dernier produit : le « meeting board », autrement dit, un écran sur roulettes, accompagné d’une box Klaxoon et ses solutions interactives pour dynamiser les réunions. La start-up, qui possède depuis l’an dernier des bureaux à New York, et qui vient de lever 50 millions d’euros, faisait savoir qu’elle cherchait 100 nouveaux talents !
Les entreprises peuvent aussi se métamorphoser grâce aux robots de télé-présence, pilotables à distance, que fabrique Axyn Robotics, basé à Meyreuil, près d’Aix-en-Provence. Visiter un entrepôt sans se déplacer, communiquer, faire de l’accueil ou de la télésurveillance : baptisé Ubbo, le robot provençal offre nombre d’applications potentielles auxquelles viendra prochainement s’ajouter l’aide au maintien à domicile des personnes âgées. Quant à Balyo, sa mission est de robotiser les tâches de déplacement de palettes. La PME de 160 collaborateurs basée à Ivry-sur-Seine, dispose de deux antennes à Singapour et à Boston, transforme des chariots de manutention manuels en robots autonomes, grâce à un système de géo-navigation qui leur permet de se déplacer à l’intérieur des bâtiments en toute autonomie.

Le travail de demain se crée enfin grâce à des services de recrutement comme celui de propose la start-up aixoise Gojob, une agence d’intérim entièrement virtuelle qui cible les 18-35 ans et optimise le « matching » via des algorithmes ou encore Paris&Co. L’agence de développement économique et d’innovation de Paris favorise le rayonnement de l’écosystème de l’innovation à travers l’incubation de plus de 400 startup par an, l’expérimentation de solutions innovantes, l’organisation d’événements nationaux et internationaux ainsi que la prospection et l’accueil de startups étrangères.

Mieux se protéger est le dernier enjeu illustré par ces innovations qui tentent de répondre aux mutations qui touchent un nombre croissant de secteurs d’activité.

A propos de Demain

Demain, c’est quoi ?

C’est un projet transverse qui implique chacun pour mieux travailler ensemble et accompagner les entreprises face aux grands défis de transformation du monde.

Pourquoi Demain ?

L’environnement économique et industriel est de plus en plus complexe et innovant et il nous pousse à changer nos modes de travail dans tous les secteurs d’activité. Anticiper les mutations de l’économie, préparer les ruptures à venir et construire une vision du futur, c’est dans ce contexte que Bpifrance a lancé DEMAIN.

Une minute pour comprendre Demain
Venez changer le monde de Demain

Le 11 octobre prochain aura lieu la 4e édition de Bpifrance Inno Génération sur le thème « Le monde de Demain ». Inscrivez-vous vite !