Robotique : un marché en plein essor

Depuis quelques années, le secteur de la robotique est en pleine croissance. Victoire Millerand, directrice de participations chez Bpifrance Digital Venture et Xavier Deleplace, directeur adjoint de Bpifrance Digital Venture, nous partagent leur regard sur l’évolution du marché.

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Un marché en pleine expansion. Voilà comment résumer la forme du marché de la robotique. Mais qui y a-t-il réellement derrière ce constat ? Quelles sont les tendances fortes qui portent ce secteur si vaste et comment l’expliquer ? Victoire Millerand et Xavier Deleplace nous apportent des éléments de réponse à ces questions.

 

Un secteur porté par la robotique industrielle et logistique

Pour les deux experts, le marché de la robotique est principalement porté par la robotique industrielle et logistique. « L’évolution du marché de la robotique industrielle suit celle du PIB. C’est vraiment en lien direct avec l’activité d’un pays », détaille Xavier Deleplace. La tendance ne devrait pas fléchir dans les années à venir. « Selon une étude de l’IDATE DigiWorld, 75 à 80% du marché actuel va être occupé par les robots dans les usines et dans la logistique », ajoute-t-il.

Pour Victoire Millerand, « il y a eu une vague d’innovations sur la robotique mobile. Balyo ou Exotec en sont de bons exemples. On n’automatise plus seulement les tâches dans les entrepôts et les usines – qui sont automatisées depuis longtemps – mais les flux et le transport de charges », analyse-t-elle.

Le marché de la robotique de loisir, lui, connaît une évolution plus contrastée. « Sony a lancé Aibo en 1999 et Aldebaran a commercialisé le robot humanoïde Nao en 2005, mais cette robotique « consumer » a dû évoluer vers des cas d’usages plus spécifiques pour trouver son marché », explique le Directeur Adjoint de Bpifrance Digital Venture.

Les évolutions technologiques, motrices de l’innovation dans la robotique

L’intelligence artificielle, la sophistication des capteurs, l’amélioration de l’efficacité des batteries, l’IoT et la 5G… Toutes ces technologies permettent d’envisager de nouveaux développements dans la robotique en B2B et B2C.

« Les exosquelettes et les cobots - robots collaboratifs permettant d’assister l’humain - ont émergé ces dernières années. Leur but est de réduire la pénibilité de certaines tâches, d’augmenter leur précision, d’apporter plus de flexibilité, tout en garantissant plus de sécurité », explique Victoire Millerand.

En 2016, une étude menée par des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) a montré que la collaboration homme-robot était 85% plus productive qu’un humain ou qu’un robot travaillant seul.

Une crise du Covid-19 qui tire le marché vers le haut ?

Le marché de la robotique sera probablement dynamisé par la crise du Covid-19. Pendant cette période particulière, les robots ont permis d’assurer un certain nombre de tâches indispensables à la vie quotidienne, en limitant les risques sanitaires.

Grâce à eux, la livraison ou la désinfection des espaces pourraient bénéficier d’un coup d’accélérateur. « Si un robot est capable de désinfecter des locaux, des voitures, des métros ou des avions, tout le monde en aura besoin. Il y a un buzz autour de cela, mais la tendance de marché n’est pas encore là », tempère Xavier Deleplace.

« La crise remet également sur le devant de la scène les bénéfices de la robotique pour la compétitivité de l’industrie en Europe », ajoute Victoire Millerand. D’après L’IDATE DigiWorld, le marché de la robotique dépassera les 90 milliards d’euros d’ici 2030.