RSE et ESS : faites la différence

Entre les principes de l’économie sociale et solidaire (ESS) et la démarche de responsabilité sociale des entreprises (RSE), il y a un point commun : le souci du développement durable, humain et environnemental. Celui-ci est la vocation des acteurs de l'ESS, mais reste facultatif du côté des grands groupes engagés dans la RSE.

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L'entreprise privée mieux contrôlée par la loi sur l'ESS

Depuis la loi adoptée définitivement en juillet dernier, les acteurs de l'ESS ne sont plus uniquement définis par leur statut juridique : associations, coopératives, mutuelles ou fondations. Désormais, les entreprises commerciales peuvent aussi en faire partie, sous réserve qu'elles respectent ses trois principes fondateurs : une gouvernance démocratique, le réinvestissement majoritaire des bénéfices dans l'activité, et l’impartageabilité des réserves obligatoires. Le périmètre ainsi défini représente 10 % de l’emploi salarié et plus de 220 000 établissements en France.
Parmi eux, les deux tiers interviennent dans le secteur privé sanitaire et social, en particulier, dans l’aide aux personnes âgées et handicapées ou dans les sports et les loisirs. Un quart à un tiers sont sur les marchés de l’assurance, avec les mutuelles de santé et de prévoyance, ou s'occupent d’éducation ou de culture.

RSE : une démarche volontaire pour groupe privé

Beaucoup plus récente, la RSE s'est diffusée à partir des années 90, en même temps que la notion de développement durable, dont elle reprend les principes. Elle concerne les entreprises, et surtout les grands groupes : ceux-ci s'engagent à intégrer les enjeux sociaux et environnementaux dans leur gestion quotidienne, mais aussi dans leurs interactions avec leurs salariés, actionnaires, clients, fournisseurs, collectivités... Codes de conduites, adhésion à des chartes, publication de rapports, soumission à des certifications ou labels : ces outils sont largement utilisés pour attester de la réalité de la démarche RSE. Si pour certains groupes, il s'agit essentiellement d'un thème de communication, destiné à améliorer leur image de marque, d'autres ont réellement intégré la RSE dans leur stratégie de développement.

Complémentaires dans la différence

La RSE procède d’une démarche volontaire et non imposée *. Surtout, la RSE n'est pas une finalité de l'entreprise privée qui est de réaliser des bénéfices. Pour les acteurs de l’ESS, au contraire, l'objectif social et solidaire est une vocation et une priorité.
Toutefois, ces deux conceptions peuvent très bien se compléter. Un exemple : sur le terrain du commerce équitable, des ONG, entreprises à but social et solidaire, sont souvent financées par des multinationales, dans le cadre de leur démarche RSE. Les acteurs de l’ESS sont parfois perçus comme des référents pour la RSE, mais les entreprises sont en pointe en matière d’évaluation et de notation de leur impact socio-environnemental. Pouvant s’inspirer mutuellement, ESS et RSE constituent finalement deux approches d’une même volonté d’entreprendre autrement.

* hormis l’obligation faite aux sociétés de plus de 500 salariés de publier un rapport RSE.