Europe centrale et orientale, Russie : des marchés si proches, à saisir !

  • Temps de lecture: 2-3 min

Russie : de bonnes opportunités pour des PME aguerries et accompagnées de partenaires locaux

La Russie offre des opportunités de développement aux PME françaises, à condition de s’y investir pleinement, selon Pierric Bonnard (Business France).

Qu’en est-il de la conjoncture économique ?

Après deux années de récession, la Russie a affiché un PIB en hausse de 1,5% en 2017. C’est peu mais, depuis le début des sanctions, les échanges internationaux de la Russie ont diminué d’environ un tiers et c’est peut-être aujourd’hui le signe que ce pays commence à sortir de la crise.

Quels sont les secteurs attractifs pour les PME françaises ?

Picto Consommation

Le secteur de l’industrie agroalimentaire est en effervescence et peut être considéré comme celui où il y a le plus d’opportunités, en matière d’ingrédients, de génétique, de machinisme, d’équipements pour l’industrie de la transformation, etc. On observe de gros investissements, à la fois de la part de groupes étrangers déjà présents comme Danone ou Auchan, mais aussi de PME russes qui se créent dans les secteurs du fromage, des produits carnés, des fruits & légumes... C’est un secteur qui connaît une croissance très largement supérieure à celle de l’économie globale russe, et l’offre des PME françaises a vocation à trouver son marché.

Hopital

Le marché de la santé est lui aussi en fort développement, avec l’émergence d’un secteur privé ayant de gros besoins en équipements. Dans ce secteur les Russes se tournent facilement vers les offres étrangères, ce qui crée de vraies opportunités pour les entreprises françaises.

Des opportunités, il y en a aussi sur des secteurs où la Russie et la France ont des coopérations bien installées, notamment dans le nucléaire ou dans le ferroviaire. Cela vaut pour le marché intérieur, mais aussi pour se projeter à l’international avec un partenaire russe sur des pays tiers.

La Russie est aussi un grand pays qui n’en finit pas de s’équiper et qui a d’importants besoins en matière d’infrastructures, urbaines en particulier.

Autre secteur attractif en Russie : l’innovation. Il y a dans ce pays un phénomène qui certes n’a pas la même ampleur que celui observé en France en matière d’émergence de startups, mais il est néanmoins remarquable par sa profondeur dans certaines technologies clefs qui attirent de nombreuses entreprises françaises.

Comment travailler en Russie, faut-il trouver un partenaire ?

Langue russe

Tous ces marchés sont accessibles aux PME, mais à condition de ne pas foncer tête baissée, et de s’assurer les services de partenaires locaux. Il faut viser très rapidement l’ouverture d’un bureau, avec une personne qui maitrise parfaitement la langue et les clés du marché pour pouvoir développer son activité sur le territoire. Ce sont des marchés difficiles à gérer à distance, on ne peut pas considérer qu’on va y faire des affaires en ne s’y déplaçant que quelques fois par an. Les Russes sont sensibles aux marques de fidélité, et à cet égard la présence pérenne de l’entreprise dans le pays est un gage essentiel. Pour une PME, il est essentiel d’aborder ce marché accompagné d’un acteur qui en connait les rouages, de l’intérieur. Cela reste en effet un pays qu’il faut décoder et, c’est notre métier à nous, Business France, d’apporter un complément d’information, de gratter le vernis pour en montrer la réalité, pour définir et mettre en œuvre une stratégie d’approche appropriée.

Les sanctions touchant ce pays pèsent-elles sur le climat des affaires ?

En réponse aux sanctions économique et financières qui s’exercent sur la Russie, certaines entreprises françaises, notamment dans le secteur agroalimentaire, souffrent beaucoup des contre-sanctions russes qui se traduisent par un embargo vis-à-vis de produits européens et américains. Il y a aussi des financements auxquels les entreprises françaises ne peuvent plus avoir recours. En effet, si les opérations de commerce courant sont marginalement affectées, les banques privées sont souvent tétanisées à l’idée de prêter de l’argent à l’export sur la Russie et pratiquent une politique d’over compliance. Aujourd’hui, l’essentiel des opérations se fait sur fonds propres.
Et puis, il y a un facteur psychologique indéniable et les entreprises ont de toute évidence rétrogradé la Russie dans la liste de leurs priorités, considérant que c’est désormais un pays à risque.

Que diriez-vous pour convaincre un dirigeant de PME française de tenter l’aventure russe ?